Imaginons: vous êtes un CEO, un grand patron, vous avez les moyens de choisir ce qu'il vous plait parmi les grandes berlines de prestige. Une grosse diesel pour tailler la route? Bonne idée. Mais quand vous arrivez en ville pour rejoindre le bureau, vous ne participez pas à la qualité de l'air et la conso s'envole malgré tout. Essence? Pourquoi pas. Les essence d'aujourd'hui consomment raisonnablement sur autoroute, sont plus fun que le diesel quand c'est le moment de s'amuser mais en ville, à nouveau, l'ordinateur de bord s'affole. Bougez pas, on a ce qu'il vous faut!
Hybride complète
La Panamera e-hybrid, c'est l'hybride parfaite. C'est une Plug-in, donc on peut la recharger le soir à la maison ou dans le garage du bureau, et ses batteries ont une réelle autonomie: jusqu'à 36 km en théorie. Son moteur est un V6 essence 3.0 suralimenté, couplé à une boîte automatique 8 rapports, donc on a une sonorité plaisante et des commandes de boîte au volant pour prendre du vrai plaisir sur les parcours sinueux. Le moteur thermique lui-même lâche 333 ch et 440 Nm, ce qui n'est pas mal bien que moyennement impressionnant dans une voiture accusant 2 tonnes.
Mais ce moteur ne travaille jamais seul, surtout si on le cravache, et ce sont donc 416 ch et 590 Nm dont dispose au total le conducteur. Et puis cette hybride-là a quelque chose d'unique ou presque: elle peut intégralement recharger ses batteries en roulant. Pas juste de quoi assurer un fonctionnement minimal du système. Non, intégralement. Bien sûr une Prius le fait aussi, mais pour 2 km d'autonomie. Une Prius Plug-In ne le fait pas. A notre connaissance, seuls les Mitsubishi Outlander PHEV (que nous vous présenterons très bientôt) et la Volvo V60 Plug-in Hybrid disposent d'une fonction similaire. Dans la Panamera, il suffit de se lancer sur autoroute, de presser le bouton e-charge et en 60 km, la batterie vide est totalement chargée.
Entre 6 et 10 litres
En prenant les clés de cette voiture, mon objectif n'était pas d'explorer les performances "à la Porsche" mais bien de vérifier qu'on peut, avec une énorme voiture de 400 ch correctement utilisée, consommer aussi peu qu'avec une compacte essence classique. Et une exception près, je l'ai vérifié. L'exception: lorsque on recharge les batteries à 120 km/h sur autoroute, la conso peut grimper un peu au-delà de 10 litres. C'est beaucoup. Mieux vaut donc garder cette solution en "dépannage" et préférer une recharge par branchement. Mais en dehors de ce cas de figure, la Panamera s e-hybrid est un (excellent) compromis. Parce qu'en ville, on peut réellement rouler 20 km en consommant 0,0. Parce qu'en laissant la voiture en mode hybride plutôt qu'en full électrique, on peut, en ville toujours, consommer entre 6 et 7 litres, en anticipant mais sans se forcer. Parce que, si on est un chef d'entreprise qui vit dans une banlieue chic et travaille en ville, on a un outil aussi prestigieux qu'économique pour les trajets quotidiens.
Cerise sur le gâteau, la Panamera S e-hybrid coûte 112.600€. Bien sûr c'est une somme, mais pour un objet aussi avancé que celui-là, avec un blason comme celui-là et un équipement de base assez généreux pour ne pas devoir se fusiller en options (notre voiture d'essai était affichée à 120.000€ et il ne manquait rien d'essentiel), ça ressemble presque à une super affaire. Saperlipopette! Est-ce que je viens vraiment d'écrire ça?