Je vais être honnête: je n'étais déjà pas objectif en débutant cet essai, et je ne l'étais pas plus en le clôturant. Si je n'étais pas si désespérément fauché, je mettrais cette CLS dans mon garage. Mais bon, je suis hélas très loin d'être en mesure de me séparer des 64.600€ exigés pour une CLS Shooting Brake de base. C'est déchirant, car je suis vraiment tombé amoureux.
Grace Kelly
En fait, je trouve toujours que la CLS de première génération était plus belle. Mais cette seconde génération reste malgré tout une icône du style. La Grace Kelly de l'automobile. Vous avez beau vous jurer cent fois que vous êtes un homme et que vous savez dire non, mais dès qu'elle se profile au coin d'une rue, ça sort tout seul: "Mais bien sûr chérie, tout ce que tu veux…". Et quand elle est habillée en Shooting Brake, résister est encore plus difficile. Même si l'argument de cette beauté n'est clairement pas le supplément de volume proposé par le coffre.
La CLS normale propose en effet déjà un coffre immense. Dans la Shooting Brake, on dispose de 590 litres. C'est plus que bien mais la ligne arrière plongeante la rend peu utile lorsqu'il faut transporter des objets encombrants. Pour ce genre de missions, Dieu a créé Volvo. Banquette rabattue, le volume s'envole vers les 1.550 litres. Là encore c'est énorme, mais pas de quoi se dire "Wow, j'habiterais bien là-dedans".
Sept rapports
C'est avec la version 250 CDI que nous avons passé la semaine. Il s'agit en fait d'un 4 cylindres 2.2 litres au potentiel énorme qui, jusqu'à présent, m'avait régulièrement déçu. Mais pas cette fois. Cette fois, j'ai même ouvert le capot pour m'assurer que je n'allais pas y trouver 6 cylindres. Certes la sonorité est clairement celle d'un 4 cylindres, mais les prestations sont au niveau d'un V6. Avec ses 204 ch à 3.800 tours et ses 500 Nm lâchés entre 1.600 et 1.800 tours, c'est surtout le couple qui fait impression. Il ne faut à la CLS que 7,8 secondes pour pointer à 100 km/h et elle peut accrocher l'aiguille à 235 km/h. Mais ce sont surtout les reprises sans changer de rapport qui impressionnent… et qui risquent de ne pas plaire à la maréchaussée. La boîte livrée en série est l'automatique 7 rapports, un monde de différence avec la vieille 5. Mais on remarque tout de même que la transmission est parfois rudement mise à l'épreuve lors de rétrogradations. Ce moteur a du caractère, et c'est ce qui explique que l'essai se soit terminé sur une moyenne de 7,0 l/100 km. Cela dit, elle s'explique surtout par les courts trajets parcourus durant la semaine. Sur longue distance, la moyenne est plus proche des 5,3 litres annoncés (CO2: 139 g/km). Et grâce au réservoir de 80 litres, on atteint sans souci une autonomie de quelques 1.000 km.
Horloge
Naturellement, le confort reste l'imbattable atout de la CLS. Vous permettre de voir défiler les kilomètres tout en étant installé dans l'ouate est la grande spécialité de Mercedes. Et la Shooting Brake ne fait pas exception, puisqu'elle vous emmène dans un monde situé à des années lumières des files quotidiennes… même si vous êtes au beau milieu de celles-ci. Dans une CLS Shooting Brake, les embouteillages ne sont jamais une torture. Ce serait même plutôt le contraire. Ce n'est pas pour rien si l'horloge est si discrète. Dans une Mercedes, le temps n'a aucune importance. Bon: quelqu'un peut me donner 64.600€? Oui, et encore une rallonge de 10.000, parce que j'aimerais agrémenter ma CLS Shooting Brake de quelques options agréables…