Soyons sérieux. Bien sûr, nous ne comparons pas la Classe S, qui est la quintessence de ce que doit être une limousine de standing, à l'épatante VW Arteon. Le luxe, le prestige, le confort, le souci du moindre de détail, le raffinement place la Mercedes au-dessus de tout le reste et même, en termes de qualités routières par exemple, d'une Rolls-Royce. Il n'empêche que tout au long de la présentation de la S mise à jour, tandis que les ingénieurs nous détaillaient les nouveautés technologiques reprises de la Classe E, et celles qui s'ajoutent à la liste, nous ne pouvions nous empêcher de penser "l'Arteon a déjà ça…"
Toujours un peu plus autonome
Alors commençons par cela: les technologies. Et rappelons qu'en rupture avec la tradition, Mercedes n'attend plus de renouveler la Classe S pour introduire les nouveautés les plus impressionnantes. Ce fut bien la E qui inaugura ce que la S reçoit aujourd'hui, et nous vous invitons à vous rafraichir la mémoire en relisant notre essai.
A cela, la S ajoute la prise en compte des données cartographiques, ce qui rend encore plus précises les adaptations automatiques de la vitesse, mais autorise en plus des choses plus folles, comme une voiture qui ralentit puis se relance seule dans un virage, alors même que vous utilisez le cruise control, ou qui gère seule la vitesse pour négocier un rond-point, ou encore un virage à un carrefour. Oui, la nouvelle Classe S sait faire tout cela, et nous avons été vraiment très impressionnés de la voir faire. Autant que nous l'avions été il y a quelques semaines, en voyant l'Arteon le faire avant elle. Et pour être complets, ajoutons que la Classe S ne peut pas rejoindre le bord droit de la chaussée dans sa manœuvre d'arrêt autonome d'urgence (si le conducteur ne reprend pas le volant après quelques avertissements), se contentant de s'arrêter sur la bande où elle se trouve. En contrepartie, l'Arteon est incapable de se garer entièrement seule. Appelons-ça un match nul, sur le plan des aides à la conduite du moins.
Nouveaux 6 cylindres
Mais Mercedes ne s'est pas arrêtée là dans la mise à jour de son vaisseau amiral. Sous le capot, presque tout est nouveau. La S inaugure en effet de nouvelles familles de moteurs 6 cylindres 3 litres, essence et diesel. Et, chose peu courante dans l'histoire du constructeur, non pas des V6, mais des 6 en ligne. On ne trouvera plus le 4 cylindres diesel au catalogue S, la gamme diesel est désormais la suivante: S 350 d (voir fiche technique) et S 400 d (340 ch, 700 Nm, 5,2 l/100 km, 139 gCO2/km). Le nouveau 6 en ligne essence équipe la S 450 (367 ch) et la S 500 (435 ch). Eh oui, une autre tradition se perd: la S 500 n'a plus de V8. La S 560, elle, a un V8. Et pas n'importe lequel puisque pour la première fois, Mercedes adopte un moteur créé par AMG. Il s'agit du 4 litres biturbo des AMG GT, E AMG et C AMG, mais dégonflé évidemment, à 469 ch et 700 Nm. Tous ces moteurs sont associés à la boîte auto 9G-Tronic. Enfin, pas de changement pour la version hybride de la Classe S, ni pour les V12 des S 600 et S 650.
Nous avons brièvement essayé la 6 cylindres diesel, et la première impression est excellente. Clairement, le 6 en ligne se montre plus réactif que le V6 qu'il remplace, plus disponible à bas régime, plus endurant à haut régime, évidemment moins gourmand et surtout, chose primordiale dans une Classe S, beaucoup plus discret. En plein effort, ses vocalises parviennent à peine jusque dans l'habitacle et à vitesse stabilisée, il est tout simplement inaudible.
Maintenant, même nous, nous nous en voulons un peu de la gentille provocation de notre titre. Car oui, la Classe S, c'est toujours "The Best Or Nothing".
Mercedes S 350 d |
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Moteur 6 cyl. en ligne, turbo diesel, 2.925 cc |
286 ch de 3.400 à 4.800 t/min |
600 Nm de 1.200 à 3.200 t/min |
0-100 km/h: 6 sec. |
Pointe: 250 km/h |
Conso: 5,1 l/100 km |
CO2: 134 g/km |
Prix 91.500€ |