Essai: Mercedes-Benz AMG E63 S 4Matic – Une transmission magique !

Si on exclut la Cadillac CTS-V et son 6.2 V8 de 649 ch, la nouvelle AMG E63 S, avec une puissance de 612 ch, vient se placer au sommet de sa catégorie ! C'est presque autant que le V12 de sa grande sœur, l'AMG S65, et ses 630 ch. La future BMW M5 fera-t-elle mieux ? On doit encore patienter pour le savoir. Mais nous ne l'avons pas attendue pour profiter de la Classe E la plus puissante de tous les temps.

0 à 100 km/h en... 3,4 secondes !

Sous le capot, on retrouve le V8 biturbo de l'AMG GT, gonflé à 571 ch pour la version de base et 612 ch pour la version S. Grâce à la transmission intégrale, pour la première fois variable (ce qui fait toute la différence, nous y reviendrons), la berline classe affaires sprinte de 0 à 100 km/h en seulement 3,4 secondes ! Pile entre une AMG GTS et une 911 Turbo S ! Impressionnant pour une bête de 1.880 kg ! Pourtant, de l'extérieur, l'AMG E63 reste élégante, presque discrète, même si un petit déflecteur sur la malle arrière pointe le bout de son nez. Mais il est vrai que le nouveau capot (encastré comme sur les coupés), les énormes jantes 20'', les voies élargies et les sorties d'échappement laissent planer un doute...

Sur route...

Même si AMG a l'habitude de proposer des sonorités plutôt grisantes, la E63 n'exagère pas une fois mise en route. En mode confort, malgré la sensibilité des pédales de frein et d'accélérateur, on se demande vraiment si on est dans une sportive. Le silence sous les 3.000 tr/min est royal, tout comme le confort, globalement. Seuls les bruits de roulements sont audibles. Par ailleurs, la désactivation partielle des cylindres apparait pour la première fois sur cette motorisation. Selon la charge, entre 1.000 et 3.250 tr/min, le V8 peut donc fonctionner sur 4 cylindres pour porter la consommation à 9,1 l/100 km.

ESP : 3 mondes totalement différents

Sur route, la E63 rassure en toutes conditions. Déjà sur le sec, si on la taquine un peu trop, l'ESP s'enclenche de façon hyper préventive. Pour les moins peureux, le mode ESP Sport sera alors le bon choix. Et là, grâce à la transmission du couple intégralement variable entre l'avant et l'arrière, l'AMG E63 peut déjà devenir joueuse, mais pas encore trompeuse. Par contre, en mode Race, ESP déconnecté, c'est autre chose. Direction le superbe circuit de Portimao, au Portugal, pour en juger.

Sur circuit...

Même si de notre côté, on ne penserait pas à emmener un tel engin sur circuit, c'est bien sur ce territoire qu'on en apprend le plus. Sur route, la boîte automatique à 9 rapports nous avait paru un peu hésitante à certains moments. Avant de démarrer, on ne se pose donc pas de questions et on passe en mode « manuel », avec palettes au volant : là, c'est top ! On enclenche le mode Race, on déconnecte l'ESP et c'est parti ! Voilà que l'E63 S se transforme en pure propulsion ! 612 ch sur les roues arrière, olé ! Mais quelle motricité ! Incroyable... Et le moteur se réveille réellement en faisant parler les vocalises dès 4.000 tr/min, pour pousser sans s'arrêter jusqu'à 250 km/h, limite électronique oblige. Mais on sent bien que le V8 en veut plus. Malgré un avant un peu lourd, les passages en courbes sont hyper rapides et sans roulis grâce à la suspension basée sur l'Air Body Control, qui corrige sans cesse l'assiette de la voiture. Assez bluffant pour une berline de cette taille... Tout comme le freinage, avec les carbone