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Essai: Mazda BT-50 – Bête de somme cool

Aux Etats-Unis, ils sont aussi nombreux que les hamburgers dans les menus, mais dans nos contrées, les pick-up sont plutôt une denrée rare. Il en existe ainsi à peine une douzaine de modèles sur le marché.

L’un d’entre eux, le MazdaBT-50, débarque aujourd’hui sur nos routes dans une édition 2009 reliftée. Les pick-up ne réunissent qu’un cercle restreint, mais raffiné, d’amateurs. Il faut dire que ces bêtes de somme sont très pratiques, mais aussi pour la plupart peu maniables. Rares sont en outre ceux qui utilisent la surface de chargement découverte, vu qu’à défaut d’un capot spécifique pouvant être fermé, tout ce que l’on y dépose est accessible à n’importe qui.

Tape-à-l’œil

Les réels passionnés n’achètent toutefois certainement pas leurs pick-up sur la base de considérations pratiques. En effet, ces mastodontes ont une image « cool » et, grâce à leur distribution à un nombre confidentiel, ils attirent les regards - comme d’ailleurs le Mazda BT-50 bleu métallique de notre essai.

En comparaison de son prédécesseur commercialisé il y a deux ans seulement, le BT-50 remanié arbore une apparence un peu plus puissante et affirmée. La proue redessinée, dans laquelle la calandre, le pare-choc et les projecteurs ont été modifiés, suscite une impression de largeur accrue. Environ 1,5 mètre de la longueur totale de plus de 5 mètres du Mazda est en outre réservé au plateau de chargement, terminé par un lourd hayon s’ouvrant vers le bas.

Digne d’une berline

Les concepteurs ont également remis la main à la pâte à l’intérieur. Les nouveaux tissus des sièges, la console centrale argentée et l’éclairage de couleur ambrée, et non plus vert, des instruments ronds renforcent la sensation de qualité. Des rétroviseurs extérieurs chauffants et une connexion Aux ont en outre été ajoutés. Enfin, de nombreux compartiments de rangement parachèvent l’habitacle fonctionnel, qui s’apparente étroitement à une berline.

Notre spécimen d’essai était équipé de la cabine XL, qui comporte une banquette arrière à trois sièges à part entière au lieu des deux strapontins de la déclinaison L-Cab. L’espace ne peut certes pas être qualifié de généreux à l’arrière, mais pour des trajets d’une faible distance, des adultes peuvent néanmoins s’y installer sans difficulté. De plus, la banquette arrière remplace le coffre: les bagages que l’on ne souhaite pas laisser à découvert sur le plateau doivent s’y entasser.

Position de grenouille

A la première rangée, les occupants sont assis sur des sièges au rembourrage quelque peu lâche et ne peuvent se plaindre d’un manque de place. Si le conducteur est grand, l’écartement limité entre le plancher et la surface d’assise impose toutefois une position ressemblant à une grenouille qui, à la longue, peut s’avérer incommode.

Le défaut est d’autant plus regrettable qu’en ce qui concerne les caractéristiques routières, le BT-50 est désormais parfaitement adapté aux longs trajets. Le pick-up doté d’un train avant suspendu sur deux barres hexagonales et d’un essieu rigide à l’arrière séduit en effet par une bonne trajectoire rectiligne sur l’autoroute. Son amortissement confortable - des ressorts à lames de 1,32 mètre sont utilisés à l’arrière - absorbe pratiquement toutes les irrégularités, le Mazda n’accusant une tendance aux secousses que sur les petites déformations de la chaussée. Enfin, dans l’esprit du modèle, la direction n’est pas tout à fait directe, mais suffisamment précise - surtout en considérant que personne ne tentera de battre des records de vitesse dans les virages avec un pick-up.

Poussée substantielle

Le bloc propulseur du BT-50 est un diesel quatre cylindres cubant 2,5 litres qui, sur le plan acoustique, ne fait aucun mystère de son processus de combustion, mais s’avère convaincant par sa tranquillité de marche et sa poussée considérable. Les 143 CV accélèrent le pick-up à un rythme suffisant de 160 km/h, qui s’accompagne toutefois d’une intensité sonore relativement forte. Les 330 newtons-mètres exploitables dès 1800 tours sont domptés par une transmission manuelle à cinq rapports et assurent un comportement spontané aux réactions immédiates.

Le pick-up se heurte cependant de temps à autre à sa propre puissance, dès lors que dans une situation normale, le couple de l’entraînement s’exerce dans son intégralité sur l’essieu arrière, et lorsque le plateau n’est pas chargé, un poids modeste repose sur cet essieu, ce qui suscite des problèmes de motricité. Du reste, le blocage de différentiel entre les roues arrière n’est pas non plus d’un très grand secours. Et ne parlons même pas de l’ESP : cet assistant électronique n’est tout simplement pas prévu dans le catalogue du BT-50.

Transmission intégrale non permanente

Il est par contre utile d’enclencher manuellement la transmission intégrale, ce qui s’effectue au moyen d’un second levier de vitesses, y compris en roulant. Il est même possible de revenir ensuite à l’entraînement uniquement par propulsion pendant la conduite grâce à une fonction « roue libre » du différentiel avant et de l’arbre de transmission pouvant être activée d’une pression sur un bouton. Enfin, pour l’utilisation hors route pure et dure, la transmission intégrale dispose également d’un réducteur tout-terrain dans un rapport de 2,02 pour 1.

En mode de propulsion seule sur l’autoroute, le BT-50 respecte précisément les indications du constructeur à propos de la consommation: le moteur Common Rail sans filtre à particules engloutit en moyenne 8,9 litres de diesel aux 100 kilomètres. Dans la circulation urbaine ou lorsque la transmission intégrale est enclenchée, son appétit s’accroît naturellement, dans notre essai, jusqu’à 12,5 litres.

Spécialiste de la traction

Le chiffre augmente encore si l’on utilise le Mazda à pleine charge, sachant que le pick-up supporte une charge utile de plus d’une tonne. Dans son rôle d’utilitaire de traction, le Japonais n’a pas non plus à rougir puisqu’une remorque atteignant 3000 kilos peut y être attelée. Parfait pour les propriétaires de chevaux ou de bateaux.

Le BT-50 4 portes est proposé dans deux déclinaisons d’équipements. La finition Freestyle Pro débute à 23.800 euros et le modèle supérieur Freestyle Fighter nécessite 27.100 euros. Ce dernier comprend une installation audio à part entière au lieu d’une simple préparation pour le branchement d’une radio, des jantes en aluminium de 16 pouces, des feux antibrouillard, la climatisation, des marchepieds et quelques éléments chromés. Les deux alternatives disposent de sièges chauffants, de lève-vitres électriques (uniquement du côté du conducteur dans le Midlands), de l’ABS, ainsi que d’airbags avant et latéraux.

Prêt pour la prochaine étape

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