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Essai: Mazda 2 Sport – Changement de cap

L’espèce est en voie d’extinction, mais il reste quelques spécimens de voitures qui ne deviennent pas plus grandes et plus grosses à chaque renouvellement de modèle, partant ainsi avec un handicap dans la course à l’économie. La Mazda 2 trois portes appartient à la nouvelle génération.

Elle est petite, (relativement) légère, agile, élégante et abordable. Mazda a été l’un des premiers constructeurs à opter pour une direction différente dans la catégorie des citadines. D’abord, les Japonais ont lancé la Mazda 2 quatre portes plus de six mois avant la deux portes. Ensuite, ils ont soumis leur dernière-née à un régime draconien pour la faire maigrir. En pratique, ils lui ont retranché quelque 8 centimètres en longueur, 6 en hauteur et une centaine de kilos. Au final, la petite Mazda pépère s’est métamorphosée en une jeune adulte pleine de vigueur.

Une finition soignée à l’intérieur

Au regard de l’extérieur fringant, l’intérieur paraît certes un peu terne, mais pour cette catégorie de véhicule, il dégage une impression de qualité et de robustesse, et surtout, il est facile à utiliser- pratiquement une rareté en soi à l’heure actuelle. La boîte à gants est très astucieuse: elle se compose d’une niche ouverte, avec à l’arrière un grand compartiment de rangement rabattable. Parmi les points noirs, le témoin de contrôle de la climatisation est impossible à distinguer sous le rayonnement du soleil.

Un espace suffisant

La place disponible a rétréci proportionnellement aux dimensions du modèle de base carré et ennuyeux, mais reste néanmoins excellente pour une voiture d’à peine 3,90 mètres. L’on se sent particulièrement bien à l’avant, surtout grâce au confort des sièges. Le volant réglable uniquement en hauteur est le seul obstacle à une position d’assise parfaite. Le levier de vitesses, en revanche, est idéalement positionné. Relativement haut, il permet de manier la boîte à cinq rapports avec précision et vivacité.

Il s’avère par contre plutôt difficile de s’installer à bord de la deux portes - tant à l’avant qu’à l’arrière. Les longues portières donnent du fil à retordre dans les emplacements de parking étroits et l’arrière est uniquement accessible par le côté convoyeur grâce au système Easy Entry plus que bienvenu. Lorsque le siège est remis en place, il ne garde toutefois en mémoire que l’écartement, et non l’inclinaison du dossier, qu’il faut à chaque fois régler. À l’arrière, les passagers de grande taille sont gênés par les renfoncements latéraux du toit, qui les contraignent à se décaler vers le centre. À l’instar de nombreux autres constructeurs, Mazda n’accorde manifestement plus aucune importance au réglage en hauteur des ceintures de sécurité. Ce détail n’est peut-être pas dérangeant à l’arrière, mais bien à l’avant.

Un coffre difficile à charger

D’autres défauts sont les larges montants C, qui limitent la visibilité, et les essuie-glaces trop petits, qui ne nettoient pas d’importantes zones du pare-brise. De surcroît, le lave-glace arrière est installé dans le mauvais sens pour une conduite à gauche et le jet de la buse de lavage n’arrose pratiquement pas sa cible, aucun ajustage n’étant en outre possible. Au niveau du coffre, d’une capacité d’environ 250 litres, l’arête élevée est également surprenante. Les casiers de bouteilles doivent littéralement être hissés hors de la Mazda 2. Du côté positif, l’on peut cependant citer les rétroviseurs extérieurs agrandis dans la perspective de la réforme européenne en la matière, qui entrera en vigueur en 2011.

Un gazouillis de moteur

Le quatre cylindres d’un peu plus de 1,3 litre que nous avons essayé est un vrai poème. Il faut en même temps admettre que ce moteur de 86 CV ne conviendra pas aux habitués des performances. Avec un couple de 122 newtons-mètres qui ne se déploie qu’à partir de 3500 tours, le quatre soupapes est loin de briller par sa motricité, et à partir de 150 km/h au compteur, il commence lentement mais sûrement à perdre haleine, rendant son dernier souffle juste au-dessus de 170 km/h. Par ailleurs, la citadine légère séduit par une agréable tranquillité de fonctionnement et un faible bruit de moteur. Elle ne nécessite que 12,5 secondes pour accomplir le sprint de 0 à 100 km/h et se montre ainsi près d’une demi-seconde plus leste qu’annoncé par Mazda. En termes de consommation, elle est en revanche légèrement décevante. D’après notre cycle de mesure, nous avons en effet dû ajouter un litre au chiffre de 5,4 litres affiché par le constructeur.

Inaccessible perfection

L’accord entre le train avant McPherson et le train arrière à essieu de torsion n’est pas exempt de certaines fausses notes. D’un côté, la Mazda 2 est aussi rigide que son nom le laisse entendre et sautille à l’occasion sur les raccords transversaux. L’effet est particulièrement irritant pour les passagers du fond, qui ne sont toutefois pas très fréquents dans ce modèle. De l’autre côté, elle témoigne d’un roulis d’une ampleur inhabituelle dans les courbes. Malgré cette conception en quelque sorte insensible, elle peut si on le souhaite atteindre une vitesse élevée dans les virages et reste à tout moment nonchalante, stable et maniable.

Ce comportement de conduite rugueux, mais agile, s’explique en partie par la monte pneumatique de la gamme d’équipement Impression: les pneus 195/45 R16 sont tout sauf petits. Le programme d’anti-patinage électronique est intégré en série dans toutes les Mazda 2, ce dont on peut se réjouir. De même, le système de freinage est identique dans toutes les variantes: des disques de 258 mm à l’avant et des freins à tambour à l’arrière. À 100 km/h, la Japonaise s’arrête toutefois en moins de 40 mètres.

Question prix

La Mazda 2 trois portes dotée du moteur essence de 75 CV est disponible à partir de 11.000 euros dans la gamme d’équipement Harmonie. La 1.5 Performance de 103 CV est disponible à partir de 14.800 euros. La 1.4 CDVI Elégance de 68 CV est à partir de 13.800 euros, la même 1.4 d’équipement Sport est à partir de 15.000 euros.

En bref

La Mazda 2 a une image dynamique et élégante, même à l’arrêt. Construite tout en robustesse, elle offre une place suffisante pour sa taille. En cas de déplacements fréquents à quatre personnes, il est toutefois préférable de choisir la quatre portes tant l’accès à l’arrière de la trois portes relève à chaque fois de la prouesse acrobatique.

Le moteur de 86 CV est le meilleur essence dans le catalogue de la Mazda 2. Il est peu économique, mais particulièrement tranquille et tonique dans son fonctionnement. C’est dans le trafic urbain et sur les routes secondaires que la petite berline maniable est le plus à l’aise, même si elle s’acquitte honorablement de sa tâche dans les longs trajets. La conception du châssis est un compromis dont on peut s’accommoder sans difficulté. Enfin, l’on regrette l’arête du seuil de chargement, l’absence de réglage en hauteur des ceintures de sécurité, et à nouveau, l’accès à l’arrière.

Prêt pour la prochaine étape

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