Sur le plan du design d'abord, ce qui se voit sont les retouches apportées aux faces avant et arrière. L'objectif était de rapprocher le look du RC de son grand frère LC, objectif à notre avis atteint. Le "nouveau" RC gagne en agressivité, en chien, tout en conservant des proportions dynamiques qui reflètent l'âme volontiers sportive du coupé. Ce qui est moins perceptible, c'est la foule de détails retouchés dans un seul but : optimiser l'aérodynamisme.
Pour en finir avec l'esthétique, ajoutons que la planche de bord a également été remaniée, présentant maintenant un nouveau design de compteurs, des ouïes de ventilation un peu plus travaillées et une horloge analogique reprise du coupé LC.
Plus affûté
Ce qui nous intéresse plus, c'est que les ingénieurs ont remis le châssis sur le métier. Ils ont amélioré la rigidité du châssis, les suspensions, et la direction, en espérant obtenir un comportement plus affûté, une conduite plus engageante. Et pour avoir sérieusement cravaché notre monture sur de petites routes de montagne dans le sud de l'Espagne, où avait lieu l'évènement, nous pouvons vous confirmer que ce coupé ne demande que ça !
Bien sûr c'est une Lexus, et il assure un confort de très haut niveau au quotidien. Il est doux, il est silencieux, il évolue avec une certaine grâce, mais la vache, il adore au-moins autant la godille dans les lacets de bitume. Attention, nous ne disons pas qu'il est radicalement sportif. Son caractère est plutôt grand tourisme. La vraie hargne, ce sera pour la version F, déjà annoncée. Mais il a du grip, il gère bien les changements d'appui, il est communicatif, bref, il assure bien en conduite sportive. Le souci est que pour faire ce constat, nous avons dû nous faire souffrance, avant de jeter l'éponge. Pour une seule raison.
Uniquement hybride
Cette raison est que Lexus a décidé de ne plus proposer la version classique 2.0 turbo, pour ne garder au catalogue (à nouveau : en attendant l'arrivée du RC F) qu'une version hybride, en l'occurrence la 300h, dont le bloc essence 2.5 et le moteur électrique revendiquent 223 ch. Déjà, pour aller chercher ces 223 ch – ou du moins pour les ressentir – il faut sélectionner le mode sport, et copieusement enfoncer le pied droit dans la moquette. Sans ça, on a l'impression qu'une partie des chevaux ont décider de terminer leur ration d'avoine à l'étable et vous disent nonchalamment "Ouais, j'arrive, j'arrive, pfffff !". Comme (presque) toujours avec les hybrides Toyota et Lexus, la responsable est la transmission à variation continue e-CVT. Le constructeur a beau nous dire, de présentation en présentation, que l'effet "élastique" a été amélioré, ce n'est guère perceptible.
Bref, il y a d'abord la cavalerie qui se fait un peu prier, puis il y a surtout ce gémissement du moteur, qui reste dans la moitié supérieure du compte-tours, en modulant à peine la note. Quand l'envie vous prend d'exploiter le potentiel plaisir du RC, donc de rouler fort, ces jérémiades ne sont pas supportables plus de 5 minutes. Donc on renonce et on roule pépère. En gros, on a un châssis qui donne envie, et un moteur qui vient à bout de cette envie en quelques instants. C'est le paradoxe Lexus : dans l'entrée de gamme, hybride uniquement parce que vous comprenez, nous sommes un constructeur écoresponsable. Mais pour ceux qui veulent vraiment s'éclater, nous préparons un bon gros V8. Voilà voilà…
Lexus RC 300h |
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Moteur : 4 cyl. essence, 2.494cc |
223 ch à 6.000 t/min |
221 Nm de 4.200 à 4.800 t/min |
0-100 km/h : 8,6 secondes |
Pointe : 190 km/h |
Conso : 5,0 l/100 km (NEDC corrélé) |
Moyenne de l'essai : 7,8 l/100km (conduite sport) |
CO2 : 114 g/km |
Prix : 54.390€ |