Au départ, à l'époque du lancement du NX, Lexus était tellement persuadé que l'Europe de l'Ouest ne voulait que ses hybrides que la commercialisation de la version 200t n'y était pas prévue. Ce 2.0 turbo de 245 ch et 350 Nm ne devait être destiné qu'à des marchés ne se souciant guère du prix du carburant, tels les USA, la Russie et la Chine, par exemple. Cela éveillait chez nous une certaine incompréhension puisque dans nos régions, le regain d'intérêt pour les moteur essence turbo s'amorçait. Mais bon, le marketing a ses raisons que la raison ignore.
Wow
Puis Lexus revint sur sa décision et le NX 200t apparut au catalogue. Arriva ensuite la RC, un coupé "wow" au look qui tue, introduit d'abord dans ses versions le plus performantes, RC 300 et RC F (477 ch quand-même), et bien sûr hybride 350h. Fin 2015, la gamme RC s'est enrichie de la version 200t et nous avons sauté sur l'occasion. Un coupé qui a cette gueule avec un bon 2.0 Turbo sous le capot, ça doit être une excellente recette du bonheur. Coup de fil, réservation, petites barres sur le calendrier pour décompter les jours et enfin nous voici, face à ce coupé ravageur. Car nous devons dire que si quand on le voit sur un stand de Salon, son design peut avoir quelque chose d'exagéré, voire d'agressant pour certains, une fois sur les routes et parmi les autres voiture, ce look met dans le mille. D'ailleurs, nous ne nous attendions pas à tant attirer l'attention et l'intérêt partout où nous passions. Vraiment, le public aime beaucoup le RC.
4.400
Ce que nous trouvons en général intéressant, avec un 2.0 Turbo, c'est qu'il peut se montrer très agressif et réactif en conduite sportive, et se montrer raisonnablement économe au quotidien, surtout si l'on sait appliquer quelques principes de conduite anticipative. Et nous pensions qu'il n'y avait pas de raison qu'il en soit autrement dans le cas d'une marque dont les ingénieurs n'ont plus rien à prouver.
Premier test: la cravache. Molette de sélection tournée sur "Sport", et même "Sport+", tiens, même pas peur. Mais au premier kick-down déjà, quelque chose nous ennuie. D'abord, la boîte auto 8 n'est pas aussi prompte à réagir, à descendre des rapports que nous l'espérions. Mais bon, elle finit par s'exécuter et en effet ça pousse… un peu. Qu'on se comprenne: "un peu" pour un moteur présentant une telle fiche technique. Attends voir, la fiche technique d'ailleurs: 350 Nm… à 4.400 tours??? Mais il fait quoi, le turbo, avant ça? Le 2.0 TSI de la Golf GTI délivre aussi 350 Nm, mais dès 1.500 tours. Bref, le moteur de la Lexus est un moteur pointu, selon la tradition japonaise, qu'il faut garder haut dans les tours pour en tirer des performances – relativement – satisfaisantes. Mais à quoi bon un turbo, alors?
Glou glou
Deuxième phase de l'essai, la conduite quotidienne, le style éco, de la ville, de l'autoroute à vitesses légales et au final… une moyenne supérieure à 10 l/100 km. OK, Lexus annonce une moyenne officielle de 7,2 l/100 km (CO2: 168g/km), donc on ne peut pas dire qu'on soit trompé sur la marchandise. On sait à quoi s'en tenir. Mais 10 litres, quand-même, pour un 2.0 Turbo bien utilisé dans une voiture pas si lourde que cela (1.765 kg), c'est dommage. Chez Audi, BMW, Mercedes, on trouve de beaux coupés qui, avec un moteur comparable, procurent déjà pas mal de plaisir sans vous assassiner à la pompe. Et quand on a une voiture au look si évocateur, on a envie que le ramage se rapporte au plumage. Oui, le RC est confortable, luxueux, aussi beau dedans que dehors. Mais finalement, c'est un superbe paquet cadeau contenant un post-it sur lequel il est écrit "Perdu!". Occasion manquée, Lexus.
Lexus RC 200t |
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4 cylindres turbo 1.998cc |
245 ch à 5.800 t/min |
350 Nm à 4.400 t/min |
0-100 km/h en 7,5 secondes |
Pointe: 230 km/h |
Conso: 7,2 l/100 km |
Moyenne de l'essai: 10,2 l/100 km |
CO2: 168 g/km |
Prix: 54.390€ |