La GS culminait en effet ces dernières années à 2.000 ventes européennes par an. Avec l'ES, Lexus en espère… 6.000 ! Voilà qui est ambitieux. Et avec quels arguments la petite nouvelle espère-t-elle faire mieux que sa soeur ?
Un segment, deux offres
Pour comprendre, il faut d'abord savoir que depuis 1993, année de lancement de la GS aux USA, les deux modèles ont toujours cohabité dans le segment E premium (Audi A6, BMW 5, Mercedes E…), avec des positionnements bien distincts : prix de base plus abordable et typage confort pour l'ES, tandis que la GS était plus chère (avec un équipement de base et des moteurs à l'avenant) et présentait un typage plus sportif du fait de sa propulsion, alors que l'ES a toujours été une traction. En choisissant la GS pour affronter le trio allemand en Europe, Lexus a donc apparemment misé sur le mauvais cheval… et persisté pendant 20 ans.
Le bon moment ?
Plus longue de 11 cm que "notre" GS, plus spacieuse (les places arrière sont absolument royales, le coffre est abyssal) et naturellement plus moderne s'agissant d'une toute nouvelle génération, les tarifs de la Lexus ES sont pourtant inférieurs de quelques milliers d'euros à ceux des dernières GS. Déjà quelques arguments alignés. Par ailleurs, l'argument sportif de la GS n'a jamais vraiment convaincu, car pour réellement plaisante à conduire qu'elle fût, elle ne "tenait pas la route" (haha !) face aux versions les plus typées des allemandes ou aux Jaguar. Il y avait donc bien une erreur de casting.
Pas de ça avec l'ES, qui assume son côté confortable et bourgeois, auquel elle ajoute la traditionnelle générosité Lexus en matière d'équipement. Là c'est clair, pour une Allemande aussi complète en matière d'aides à la conduite, d'info-divertissement, avec une mécanique hybride de surcroit, il faut dépenser sensiblement plus. Reste que dans ce segment, le diesel représente toujours 95% des ventes. Le déclin s'amorce là aussi, mais il est faible. En même temps, les ventes d'hybrides montent en puissance, et leur présence croissante dans les gammes des constructeurs "traditionnels" pourrait accélérer le mouvement. La Lexus arrive donc peut-être au bon moment.
F-Sport ou pas ?
La Lexus ES n'existe qu'en version 300h, hybride non rechargeable donc, dont le 4 cylindres essence 2.5 et le moteur électrique développent un total de 218 ch et 300 Nm. En conduite "bon père de famille", sur un parcours mixte – 50% d'autoroute, 50% de routes secondaires très vallonnées – nous avons facilement atteint une moyenne de… 5,3 l/100 km (exactement ce qu'annonce Lexus en normes WLTP !), et un peu plus de 6 litres est à la portée de tous. Avis au diéséliste obtus : l'efficacité du système hybride de 4ème génération, inauguré par l'ES, ne fait donc aucun doute. Pas plus d'ailleurs que la réputation de Lexus en matière de confort et de silence à bord.
Dans la gamme, la finition F-Sport a l'exclusivité de sièges particulièrement réussis, de nouvelles suspensions adaptatives, et bien sûr d'un look plus agressif qui lui va bien. Celle qu'il vous faut ? Pas sûr. Car en moins de 10 minutes, nous avons compris qu'en dépit de son nom, la conduite sportive n'est pas son truc, pour cause de train avant trop enclin au sous-virage… et de sonorité mécanique toujours lancinante malgré un léger progrès, qui donne vite envie de baisser le tempo. Autant le savoir pour éviter les déceptions. Bref, si vous voulez le look sans les prestations, elle est pour vous. Si vous préférez la discrétion, voyez une autre version. Enfin, discrétion, on se comprend. Il faut bien dire que le look actuel des Lexus ne fait pas exactement dans la dentelle. Mais ça aussi, c'est finalement un argument.
Lexus ES300h |
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Moteur : 4 cyl. essence, 2.487 cc + mot. élec. |
218 ch à 5.700 t/min |
221 Nm de 3.600 à 5.200 t/min |
0-100 km/h : 8,9 secondes |
Pointe : 180 km/h |
Conso : 4,4 l/100 km (NEDC corrélé) |
Moyenne de l'essai : 5,3 l/100 km |
CO2 : 99 g/km (NEDC corrélé) |
Prix: 47.490€ |