Il faut reconnaître aux Italiens un certain talent: celui de dessiner des voitures tellement jolies qu'on en oublierait tout le reste. Et dans le cas de l'Ypsilon, il aura suffi de trois petits coups de crayons pour effacer quatre ans d'existence et la rendre aussi fraîche et élégante qu'au premier jour: réduire la taille de la calandre, retoucher le parechoc avant et donner la teinte carrosserie au bas de bouclier arrière. Basta cosi!
Qualité soignée
Dans l'Ypsilon, les modifications sont tout aussi subtiles, esthétiquement du moins. Le centre de la console a été légèrement redessiné pour recevoir le nouveau système multimédia UConnect (écran tactile, réception DAB, apps configurables, GPS TomTom avec services Live, etc.), livré en série dès le deuxième niveau de finition (Gold, 14.290€). Mais dès le modèle de base, on pourra constater que Lancia fait en sorte de soigner la qualité, comme pour se préparer à un véritable retour en force et un repositionnement Premium crédible. Mais bon, n'anticipons pas. Ne fantasmons pas, surtout. Contentons-nous de vivre dans le présent, dans un habitacle qui représente vraiment le sens italien de l'esthétique.
Technique vieillissante
Aussi réussie que soit la mise à jour esthétique, aussi louable que soient les efforts portés sur la qualité, tout cela ne cache hélas pas le fait que sur la route, le poids des ans se fait ressentir. Certes l'actuelle Ypsilon est née en 2011, ce qui n'est pas si ancien, mais sa base technique de Fiat Punto remonte, elle, bien au-delà. Est-ce rédhibitoire? Pas vraiment mais quiconque ira essayer deux ou trois concurrentes chez un concessionnaire avant de faire son choix le sentira.
Mécaniquement par exemple. Le catalogue se compose du diesel 1.3 MJet (95 ch, 16.590€) qui n'est lui-même pas tout jeune, et nous maintenons qu'aujourd'hui, le diesel est hors sujet dans ce segment. On trouve encore le petit bicylindre TwinAir (85 ch, 16.590€ également), l'offre la plus moderne de Lancia, mais une expérience antérieure nous a fait penser que sa sonorité atypique, qui fait merveille dans une Fiat 500, ne convient pas dans une Lancia aux prétentions élégantes et glamour. Reste le vieux mais vaillant 1.2 essence de 69 ch, couplé à une boîte 5. Pour le coup, sa discrétion participe à l'ambiance feutrée voire luxueuse de la Lancia. Mais en termes de performances, ou même plus simplement d'agrément en ville, il ne tient plus guère la comparaison avec n'importe 4 ou 3 cylindres suralimenté dernier cri de la concurrence.
Côté châssis aussi, on sent que ça date. Mais c'est beaucoup moins gênant. La Lancia fait encore facilement illusion en conduite un peu sportive, et affiche surtout un très bon confort général, même sur les pires routes du pays.
5 ans de garantie
Reste enfin à la Lancia Ypsilon deux solides arguments. Le premier est celui du prix: à partir de 13.590€, sans compter les généreuses remises consenties en permanence par Lancia, c'est vraiment pas cher pour un si bel objet, techniquement pas tout jeune, certes, mais qui fait toujours le job malgré tout. Le second est celui des 5 ans de garanties, qui tend à dissiper les vieux doutes qu'il peut subsister dans le chef de certains quant à la fiabilité des voitures transalpines.
Bref, la dernière à porter le drapeau Lancia n'est peut-être pas la plus à la page, mais elle se défend encore, notamment parce qu'il est difficile de ne pas se laisser convaincre par son pouvoir de séduction. Ah! ces Italiennes… Elles nous auront toujours par les sentiments.