Le titre de cet essai résume plusieurs choses concernant le Sportage. Sa carrière d'abord. C'est en effet sans forcer, à la faveur d'un look très réussi, d'un rapport qualité/prix très compétitif et de 7 ans de garantie qui ont fait beaucoup de bien à la notoriété de la marque, que l'engin est devenu l'un des incontournables de son segment, avec plus de 80.000 Sportage écoulés en Europe rien qu'en 2013. Et conséquence de ce succès ravageur, c'est sans forcer que Kia a mis ce facelift en chantier. Il faut en effet un œil de faucon pour déceler les modifications subies par ce millésime 2014.
LED et plastiques
En même temps, avouons que le design du Sportage est une franche réussite, et on voit mal pourquoi Kia aurait pris le risque de le dénaturer avec le coup de crayon de trop. A l'extérieur, on a légèrement remaquillé la face avant au niveau de la calandre et des phares, qui gagnent des feux de jour LED. Même retouches légères à l'arrière, où les blocs optiques affichent désormais une surface entièrement rouge. Ajoutons des jantes au nouveau design, et on a fait le tour.
Dans l'habitacle, si les formes ne changent pas, la progression des matériaux est non négligeable. Les plastiques moussés sont omniprésent et si plastique dur il y a, il présente un touché satiné qui favorise l'impression de qualité. Kia souligne par ailleurs l'amélioration de la filtration des bruits et des vibrations, notamment en adoptant un pare-brise insonorisant. Et dans le cas présent, on a envie de dire "ben heureusement".
2.0 CRDi
Notre version d'essai cache sous le capot le 2.0 turbo diesel (136 ch, 320 Nm, 5,7 l/100 km, 149 gCO2/km), couplé à une transmission intégrale et à une boîte auto 6 rapports (option à 1.300€) qui apporte 53 Nm supplémentaire, soit 373 Nm. Le Sportage peut par ailleurs recevoir pour la première fois la direction FlexSteer à trois mode d'assistance (Normal, Confort et Sport).
"Ben heureusement", disions-nous, car dans cette configuration, le silence de fonctionnement est loin d'être une qualité première du véhicule. Car le 2.0 diesel n'est déjà pas en soi un modèle de discrétion, et la boîte auto n'aide pas puisque même en conduite urbaine coulée, elle tend à attendre 2.000 tours pour changer de rapport, quand tant d'autres aujourd'hui le font à peine passés les 1.500-1.600 tours. Ca s'arrange (un peu) quand on presse le bouton "Eco". La boîte semble bien vouloir agir plus tôt, mais on sent surtout le moteur sérieusement muselé, trop à notre avis. Quant à la conso en ville (là où la boîte auto a tout son sens), elle passe difficilement sous les 10 litres. Bref, si on a besoin d'un 2.0 diesel pour tracter par exemple, plutôt que du plus moderne, plus silencieux et moins gourmand 1.7, mieux vaut économiser 1.300€ et s'en tenir à la boîte manuelle.
Ce mariage malheureux mis à part, le Kia Sportage reste parfaitement digne de son succès. Son confort un peu ferme à l'allemande lui va bien, sa direction modulable est ludique à défaut d'être vraiment communicative en conduite active, conduite que le châssis du Sportage supporte – et même encourage – avec aisance. Et surtout, le Sportage ne perd rien de ses attraits principaux: un look qui tue et un rapport qualité/prix encore plus intéressant.
Le Sportage démarre à 22.850€, comptez 25.150€ pour un 1.7 diesel de base et jusqu'à 37.150€ pour un 2.0 CRDi 184 ch 4x4 boîte auto.