La Renegade est le fer de lance de Jeep. Et contrairement à ce que son image américaine et son look assertif pourrait laisser penser, il n'y a pas beaucoup d'USA en elle, puisqu'elle sort des lignes de production italienne d'où vient aussi la Fiat 500X, parallèlement à laquelle elle fut développée.
On le sait, les SUV compacts ont le vent en poupe, et il n'est pas difficile de comprendre à quoi la Renegade doit son succès. Cette "Jeep de poche" a des airs de gros nounours qu'on a envie de prendre dans les bras, de louveteau en short toujours prêt pour l'aventure, jusqu'à ce que des écorchures aux genoux lui fassent appeler sa maman. Mes ses formes de boîte laissent aussi deviner qu'il est sensiblement plus pratique qu'un Nissan Juke ou un Renault Captur.
Fier
Et de fait, on est frappé par la générosité de l'espace intérieur, et par exemple par la distance qui sépare le conducteur du pare-brise. Ne vous attendez pas à une finition top niveau, mais le sentiment de qualité est tout de même largement satisfaisant. Les cadrans présentent un design sympa et la silhouette de Jeep qui se dessine sur le montant de pare-brise est un clin d'œil qui fait son effet. Bref, il y a une impression de fierté qui se dégage de tout cela, qu'on ne retrouvera pas dans une Skoda. Il faut cependant dire que du côté pratique, ce n'est pas si évidement qu'on en a l'impression. Le coffre par exemple peut accueillir 351 litres de cargo, ce qui est à peine mieux que la moyenne. Banquette rabattue, le volume passe à 1.297 litres. Explication: Jeep a opté pour des passages de roue qui donnent au coffre une forme propre et carrée, mais donc plus petite que ce qu'elle aurait pu être.
Pour charmant qu'il soit, le Renegade ne fait pas vraiment mieux que la concurrence dans le trafic. Il est, disons, dans la très bonne moyenne. En ville, il se faufile aisément dans la circulation mais l'expérience de conduite ne laisse pas de souvenir indélébile. La Jeep Renegade, c'est le confort sans se faire remarquer.
Boîte double-embrayage
La Renegade que nous avons ramené à la maison était équipée du moteur essence suralimenté 1.4 MultiAir II, disponible 140 ch, toujours associé à une transmission avant uniquement. Avec la boîte double-embrayage, les émissions de CO2 ne sont que de 137 g/km, contre 140 avec la boîte manuelle. Ce qui la positionne plutôt bien dans le domaine de la voiture de société. Mais pour l'acheteur particulier, la question se pose: les 1.250€ supplémentaires demandés pour cette boîte doble-embrayage valent-ils la peine qu'on aille au-delà des 22.400€ de la version manuelle? Nous serions tentés de dire que non. La DDCT est certes une amélioration appréciable par rapport à l'horrible boîte auto 9 rapports mais ici aussi, la gestion électronique a tendance à tirer les rapports plus longtemps que vous le feriez vous-mêmes, et donne l'impression de souvent chercher la bonne démultiplication. Bien sûr, vous pourriez changer les vitesses vous-mêmes via le levier de commande. Mais à quoi ban acheter une boîte auto, dans ce cas?
Si on fouette le 1.4, on peut abattre le 0-100 en 11 secondes. La vitesse de pointe est de 181 km/h. Mais oubliez la moyenne annoncée de 5,9 l/100 km, plus proche de 7,7 l/100 km dans la vraie vie. En effet, le 1.4 a souvent besoin d'être emmené à régime relativement élevé. Et de plus, la Renegade n'est clairement pas des plus aérodynamiques. Mais pour une Jeep, ce n'est jamais un défaut.