Fiat dirige aujourd'hui Chrysler, et cela donne parfois des combinaisons assez intéressantes. Comme par exemple un moteur diesel italien sous le capot d'un 4x4 Yankee.
Pour faire face aux cadors du marché que sont les Mercedes GLK, BMW X3, Audi Q5 et Volvo XC60, la Jeep Cherokee doit faire en sorte de se distinguer. Extérieurement, elle le fait avec un design pas ordinaire, fait d'une fine rangée de feux LED surplombant des phares classiques placés assez bas sur la face. Une solution qui a l'avantage de ne pas immédiatement aveugler les autres conducteurs, contrairement aux autres SUV aux phares haut-perchés.
Jusqu'il y a peu, Jeep était encore synonyme de "à l'ancienne", et pas forcément dans le bon sens de l'expression. Mais sous la direction de Fiat, on remarque que l'héritage de la marque est évoqué, dans l'habitacle par exemple, avec un clin d'œil de bon goût. Comment ne pas craquer en découvrant la silhouette de Jeep Willy's sur la garniture intérieure du pare-brise? Et pour la modernité, la version Limited est équipée en série d'une surface permettant de recharger sans fil un Smartphone, ainsi que du système multimédia UConnect. Sièges chauffants et ventilés, phares xénon, etc., on a droit à toute la panoplie. Ajoutez le toit panoramique en option et vous atteindrez une facture finale de quelques 49.000€. Mais avec moins de gadgets, la dépense peut se limiter à 40.900€.
Meilleure finition
Cela étant, il faut payer bien moins que chez les concurrents pour disposer d'un SUV richement équipé, dont la finition a sérieusement progressé. Le coffre est pas mal non plus. Faites intégralement coulisser la banquette vers l'avant, et vous disposez déjà d'un volume de 714 litres. Rabattez-la, et voici 1.267 litres. La Cherokee peut tirer jusqu'à 2,7 tonnes et, Jeep oblige, on trouve entre les sièges avant une molette "façon Land Rover" qui permet de choisir entre plusieurs mode de fonctionnement des aides à la conduite 4x4.
Ne doutant pas un instant de ses capacités de franchissement, c'est surtout sa capacité à gérer le trafic quotidien qui titillait notre curiosité. Cette version 170 ch est le haut de gamme diesel de la Cherokee, qui compte aussi une version 140 ch. La 170 ch est toujours 4x4, tandis que la 140 ch existe en 2 ou 4 roues motrices. Indépendamment de la puissance, le couple est toujours de 350 Nm, livré dès 1.500 tours. Il y a donc assez de muscle, d'autant qu'on dispose d'une boîte auto 9 rapports pour en tirer le meilleur. Mais en pratique, il en va autrement. Le 2.0 Multijet fait preuve d'une certaine langueur, et il a fort à faire avec les 2 tonnes de la Cherokee. Le 0-100 est annoncé en 10,3 secondes, mais ce temps nous semble peu probable. On a donc vite fait d'oublier toute velléité de prestations pour adopter une conduite plus coulée. La Cherokee montre alors que le confort est bien plus dans ses cordes, et avec un peu de savoir-faire, on peut garder la moyenne sous les 8 l/100 km (officiels: 5,8 l et 154 gCO2/km).
Boîte auto rugueuse
Enfin s'il y a une chose qui ne nous a pas plu, c'est le caractère peu fluide de la boîte auto. Une petite révision du programme du software ne serait pas un luxe. Si on en veut vraiment pour son argent, mieux vaut donc s'orienter vers une version 2 roues motrices, à peine moins rapide car moins lourde, à 34.990€. Qui, en plus, présente une apparence plus précieuse.