Essai: Jaguar XJR 575 – Mamie casse-cou !

510, 550 et désormais 575 chevaux : la Jaguar XJR n’en finit pas de gonfler la puissance de son V8 supercharged ! Elle rejoint ainsi la F-Type SVR au sommet du classement des Jaguar les plus puissantes. Et en passant, elle emprunte également la robe «Velocity Blue» intégrale de sa petite sœur. Une couleur qui étonne sur la grande berline, souvent empreinte d’un certain classicisme, mais qui met parfaitement en exergue le muscle de cette ultime variante R. Comme les autres XJR, celle-ci renonce à toute trace de chrome, préférant le noir pour la calandre, les écopes ou encore les cadres de vitres latérales ; qui s’accordent au mieux avec les jantes de 20 pouces.

Univers de sportive

En prenant place derrière le volant, cette Jaguar XJR se distingue toujours autant de ses concurrentes. A vrai dire, on s’y sent un peu comme dans un coupé sportif. Les sièges baquets à croisillons surpiqués sont positionnés assez bas, et le dessin du meuble de bord affiche une finesse et une compacité que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, et certainement pas à la concurrence allemande où plus c’est massif, mieux c’est.

Certes le contenu technologique, mis à jour avec l’adoption de l’aide au freinage d’urgence, du maintien de voir actif et du contrôle de fatigue, est moins exclusif, mais qu’importe. Les ouïes d’aération rondes sur lesquelles le tablier dessine une double vague peaufinent à merveille cet univers sportif. Et pourtant, il ne faut pas oublier que, bien qu’elle ne soit proposée sur notre marché qu’en empattement standard, cette XJR mesure tout de même quelque 5,13 mètres de long ! Un encombrement dont il faudra tenir compte…

300 km/h

La XJR 575 pousse fort, très fort : 4,4 secondes lui suffisent à passer de 0 à 100 km/h, et moins de 40 secondes supplémentaires sont nécessaires pour lui permettre d’atteindre sa vitesse maximale de 300 km/h ! Merci au V8 5 litres Supercharged qui, outre ses 575 chevaux, délivre également 700 Nm par l’entremise d’une boîte automatique ZF à huit rapports. Autant de valeurs qui impressionnent, mais qui n’en restent pas moins en retrait par rapports aux Mercedes Classe S 63 AMG (612 ch) ou autres BMW M 760Li (610 ch). A celles-là, l’Anglaise répond par des sensations plus brutes, plus directes, notamment grâce à son poids relativement contenu (1.812 kilos). La direction ferme et précise, et l’amortissement parfaitement calibré rendent cette XJR parfaitement agile dans les enchaînements de virage.

On s’étonne même de l’efficacité de la transmission au sol, confiée aux seules roues arrière, heureusement secondées d’un différentiel actif, qui ne manque jamais de grip, tout en laissant «vivre» le train arrière. Jaguar sait décidemment comment faire des «voitures à conduire» ! Mais réduire la XJR à cette catégorie serait trompeur : elle reste également une majestueuse avaleuse de bitume à toutes les vitesses, dans la plus grande sérénité. C’est certainement pour ça que le moteur et l’échappement ont mis leurs vocalises en sourdine, histoire de ne pas troubler la quiétude à bord.