La moins chère des XJ n'est donc clairement pas la moins valeureuse. C'était il y a quelques années, l'une de mes premières pensées en m'installant au volant d'une MercedesCLS: "C'est Jaguar qui aurait du faire cet engin". Et c'est exactement ce que Jaguar fait à présent. En un peu plus grand.
La XJ est imposante. Son jeu de lignes est musculeux, mais à hauteur des phares et de la grille de radiateur, les designers ont eu du mal à réconcilier la forme et la fonction. Un petit détail, car dans l'ensemble la XJ dégage une impression très favorable. La rupture de style avec la XJ classique de jadis est abrupte, mais judicieuse. Avec son toit plongeant façon coupé, Jaguar a réussi à faire évoluer son style d'une manière moderne et sportive. Restera-t-elle aussi intemporelle que les autres Jaguar? L'avenir nous le dira.
A l'intérieur aussi, les évolutions sont notables. Même si on retrouve rapidement l'ambiance de salon qu'une Jaguar doit avoir, on remarque aussi très vite que la technologie a fait son entrée à bord. Ainsi Jaguar renonce aux cadrans classiques au profit d'un écran sur lequel tous les instruments nécessaires s'affichent. C'est beau et parfaitement lisible.
L'utilisation de la plupart des équipements de bord s'effectue via l'écran tactile central, sur lequel on trouve assez facilement son chemin. Pour ceux qui n'y sont pas habitués par contre, il faudra un peu de temps pour se familiariser avec le bouton de commande de boîte. Mais au final, tout se résume à rouler, et profiter.
Grand écart
La XJ occupe une position difficile. Elle fait le grand écart entre la Mercedes S et la BMW 7. En voulant associer le confort d'une Classe Set les prestations dynamiques d'une Série 7 (target=undefined), Jaguar ne se facilite pas la vie. Mais ça fonctionne à merveille et Jag le doit surtout à ses suspensions pilotées. En mode Sport, le gentil chat ronronnant se transforme en un fauve qui sort les griffes. Et le fait que dans ce mode, les fonds de compteurs virent au rouge n'est qu'un détail.
En mode normal, c'est donc le confort qui est mis en valeur, parfois un peu troublé par une irrégularité que les pneus taille basse ne peuvent gérer. Avec tout cela, la XJ s'approche gentiment des deux Grandes Prêtresses allemandes, sans pour autant les menacer dans leurs spécialités respectives. Mais globalement, elle parvient mieux à se faire rencontrer ces deux mondes que Mercedes et BMW.
Rapide
Le 6 cylindres diesel 3.0 que l'on connait déjà dans la XF et dans les Range et Land Rover est ici encore une merveille de couple. Les 600 Nm à 2.000 tours garantissent dans la XJ un bond coup de pied aux fesses, d'autant que la voiture n'affiche que 1,8 tonnes sur la balance, un poids relativement modeste dans le segment. A 4.000 tours, 275 ch déboulent. De quoi permettre à la XJ de culminer à 250 km/h et d'abattre le 0-100 en 6,4 secondes. Jaguar annonce une conso moyenne de 7,0 l/100 km (CO2: 184 g/km). Nous avons plutôt tourné entre 8 et 9 litres.
La XJ 3.0d démarre à 81.700€, juste entre une BMW 730d et une Mercedes S350 CDI. Elle existe aussi en version longue, à partir de 91.000€.