Beaucoup plus à l'est, il y a le Japon, il y a Infiniti, la marque premium de Nissan. Bon, en fait, c'est aussi un peu vers l'Ouest qu'il faut regarder, puisque même si la Q60 est produite au Japon, cette marque est née principalement pour le marché américain. Mais rassurez-vous, ce beau coupé racé n'a rien de "typiquement" américain.
Tout pour "rien"
Quoique, faut voir… Par la nécessité d'être compétitive aux USA, la Q60 se montre tout de même très sensiblement plus généreuse qu'une concurrente allemande en matière de rapports prix/équipement et prix/performances. A l'américaine. OK, la qualité de finition est peut-être un tout petit peu en-dessous, et encore, faut pinailler. Mais un coupé avec un V6 biturbo 3.0 litres de 405 ch, une transmission intégrale, une liste d'équipement de série (aides à la conduite et info-divertissement) longue comme le bras dont un intéressant système multimédia à deux écrans superposés dans la console, un habillage tout ce qu'il y a de luxueux, et ceci, et cela, pour 57.000€, en Germanie, ça n'existe pas. D'ailleurs, tant la Classe C Coupé, que l'A5 ou la Série 4 s'arrêtent à 350-370 ch, pour reprendre bien au-delà avec les AMG, RS ou M qui atomisent le budget.
On peut parler d'image, bien sûr. Celle d'Infiniti est évidemment moins forte que celles des Allemandes. D'un autre côté, rouler en Q60 peut être une façon d'afficher sa différence et nous pouvons vous affirmer que dans les rues, la sculpturale et rare nippone exerce un immense pouvoir de séduction. Ca compte aussi, ça, non?
Plus GT que sportive
Nous parlions du rapport prix/performances, jugez plutôt: 0 à 100 en 5 secondes, vitesse de pointe limitée électroniquement à 250 km/h. Et l'outillage technique comme les 4 roues motrices, les premières suspensions pilotées (pas juste réglables, pilotées) de la marque, une boîte auto 7 bien comme il faut, le tout influencé par un sélecteur de mode de conduite allant de neige à Sport +, tout cela annonce un comportement assez prometteur. Notre seule crainte: la direction adaptative "by wire" (comprenez sans lien physique entre les roues et le volant, sauf en cas de défaillance électronique), qui nous avait laissé des impressions mitigées dans la Q50. Bonne nouvelle, Infiniti a entendu les critiques et revu les réglages. Le feeling n'est pas encore très "naturel", mais il a son charme et tant pour la précision que pour le filtrage, c'est redoutable.
Sur la route, la Q60 est vraiment étonnante. L'ambiance à bord est à la fois sportive et cossue, avec une petite touche plus moderne et "fashion" que dans les concurrentes. Et pour le plaisir de conduite proprement dite: miam! Le moteur est bourré de fougue et de musicalité (jusqu'à 7.000 tours!). Le grip est de très, très haut niveau. Même en mode Sport+, la voiture est prévisible bien qu'agressive, et le confort est assuré de façon bluffante. Et c'est pour cette raison que la Q60S 3.0t est plus à classer parmi les coupés GT hautes performances que parmi les coupés sportifs hyper sensationnels. Comme une Mercedes Classe C 43 AMG, une Audi S5 ou une BMW 440i, elle peut être une superbe compagne de jeu quand la route est une invitation au fun, mais est aussi une parfaite compagne du quotidien, avec un vrai coffre et 4 vraies places (avec juste trop peu d'espace à la tête à l'arrière pour les plus de 1,75 m).
Alors si vous êtes lassé de l'omniprésence des Allemandes et de leurs tarifs, et que vous n'habitez pas trop loin d'une des trois concessions Infiniti, sachez que nous aurions bien passé quelque semaines de plus avec la Q60.
|--------| |Moteur: V6 biturbo essence, 2.997cc| |405 ch à 6.400 t/min| |475 Nm à 1.600 t/min| |0-100 km/h: 5,0 sec| |Pointe: 250 km/h| |Conso: 9,4 l100 km| |Moyenne de l'essai: 10,8 l/100 km| |CO2: 210 g/km| |Prix: 56.950€|
