Lorsqu'il y a peu nous avons fait s'affronter la nouvelle Ford Mondeo et la nouvelle VW Passat, la chose nous avait déjà surpris: en fin de compte, c'était la Passat qui était le plus dynamique des deux.
Son propre public
Et ici encore, avec cette fois le plus gros 2.0 TDCi 180 sous le capot, il se confirme que la Mondeo a quelque peu perdu de son ardeur. Vous savez que nous sommes pourtant les premiers à relativiser l'importance du dynamisme quand il est hors de propos, mais Ford en a tout de même fait une marque de fabrique. Quand la Mondeo ne cherchait pas à se mesurer à des rivales plus premium, elle pouvait compter sur son propre public, un public qui savait que s'il s'agissait de prendre du plaisir au volant, la Mondeo n'avait pas d'égale, du moins en transmission avant. Or dynamiquement parlant, la nouvelle génération ne brille plus tant qu'avant. Il faut tout de même souligner qu'elle est désormais au même niveau de raffinement que ses concurrentes. La surprise est au fond plutôt agréable, mais on regrettera son côté "à part".
Ce petit pas en arrière de Ford montre que le constructeur veut désormais présenter la Mondeo comme un choix sérieux. Regardez la SW de profil, et vous verrez pas mal d'Audi. Dans l'habitacle, on retrouve aussi quelque chose de la Passat, sans vraiment approcher la qualité de finition VW.
Conso remarquable
Aujourd'hui, le 2.0 TDCi est un moteur qui a largement fait ses preuves et le voici en version 180 ch, accouplé à une boîte auto double-embrayage 6 rapports nommée Powershift. Le haut-moteur est nouveau et l'injection a été améliorée. Si sur route mouillée, il faut enfoncer les gaz avec finesse, sur le sec par contre, la motricité est exemplaire. Quand on fait très attention, le moteur peut se contenter de 5,3 l/100 km. La moyenne totale lors de notre test a été de 6,3 l/100, un chiffre remarquable pour une voiture à boîte auto. D'autant qu'avec ses 1.600 kg, la Mondeo n'est pas exactement un poids-plume.
Les dimensions de la voiture sont aussi plutôt conséquentes, et font naitre des attentes. Avec ses 4,86 m de long pour 1,80 m de large, La Mondeo SW semble se présenter comme un break familial à l'habitabilité ultra généreuse. En réalité, il en va autrement. Le coffre de 488 litres est assez vite plein, en raison d'une hauteur un peu faible. Banquette rabattue, le volume devient tout de même très respectable: 1.630 litres. Mais pour les départs en vacances, le coffre de toit sera souvent une nécessité. A voir ce break Mondeo de prime abord, c'est plutôt inattendu.
Solide facture
Ce que vous avez sous les yeux est une Mondeo haut de gamme, et ça se ressent dans le tarif. 43.300€, c'est un budget important pour une Ford, qui la rapproche des marques Premium. Et si la boîte Powershift permet d'abattre le 0-100 en 8,7 secondes, son désavantage est de porter les émissions à 128 gCO2/km, c'est qui est moyennement apprécié par le fisc. Mais d'un autre côté, à ce prix-là, on a droit à tout ce qui se fait de plus moderne en termes d'info-divertissement et d'équipement de sécurité: surveillance de changement de bande avec correction de cap automatique, reconnaissance des signaux routiers, et le système multimédia à écran tactile dispose d'un récepteur de radios digitales. Et puis il y a l'excellente isolation phonique, ainsi que, malgré nos remarques antérieures, un sentiment d'espace à bord, tout cela permettant d'affirmer que la nouvelle Mondeo est l'une des meilleures voiture de classe moyenne. Pourtant, nous ne pouvons nous empêcher de regretter cette perte de caractère qui la rendait si spéciale…