Et voilà qu'aujourd'hui, on leur demande de faire avancer des compactes dépassant la tonne. Pour le profane, ça semble mission impossible. C'est oublier que le downsizing est arrivé avec la généralisation du turbo et de l'injection directe.
Le bien nommé
Ces deux améliorations ont en effet permis aux moteurs 3 cylindres d'entrer dans le troisième millénaire avec des valeurs de puissances et de couples dignes de notre époque. Ainsi le 1.0 EcoBoost de Ford porte bien son nom: il envoie 125 ch et 170 Nm, soit la même puissance et 10 Nm de plus que le 1.6 essence atmosphérique toujours présent dans la gamme Ford. Il existe aussi une version 100 ch mais, déformation professionnelle, nous retenons surtout que Ford pense pouvoir tirer 150 ch sans problème de ce moteur. Héhééé...
Pas que "Boost"
Dans EcoBoost, il y a aussi "Eco". Ainsi le Stop/Start en série, la pompe à huile à débit variable, la courroie de distribution baignant dans l'huile (ce qui rend aussi le moteur plus silencieux et supprime la nécessité de remplacer périodiquement la courroie), le collecteur d'échappement intégré à la culasse (pour des montées en température plus rapides)... permettent à Ford d'annoncer 5,1 l/100 km et 114 g CO2/km (4,9l et 112 g pour le 100 ch). Clairement, le 1.0 EcoBoost se profile comme une alternative au mazout.
Déséquilibre calculé
La particularité "problématique" du moteur 3 cylindres est son déséquilibre naturel, source de de vibrations. Ford a trouvé une solution innovante: plutôt que d'adapter des arbres d'équilibrage qui augmentent l'encombrement et le poids du moteur, on a opté pour un vilebrequin au déséquilibre calculé. Bref, tout ça c'est de la théorie, qu'en est-il en pratique?
Approuvé
D'entrée, nous étions relativement confiants quant aux prestations qu'allait offrir ce moteur à la Focus. Ca ne nous a pas empêché d'être enchantés par une excellente disponibilité à bas régime et par les envolées enthousiastes vers la zone rouge de cet EcoBoost, parfaitement assisté par sa boîte 6 (100 ch: boîte 5). Le mieux, c'est que sur parcours sinueux, ce moteur poids-plume rend le train avant particulièrement léger (mais pas trop), donc améliore la qualité du comportement d'une voiture déjà réputée pour son châssis.
Ce que nous attendions surtout de voir, c'était si les vibrations et le bruit du moteur n'allaient pas se montrer trop présents à bord. Réponse: pas du tout. Les vibrations sont parfaitement maîtrisées et l'insonorisation est sans reproches à basses vitesses. Et dès qu'on "tape dedans", c'est juste ce qu'il faut de sa sonorité énergique, rageuse, plus proche d'un Boxer Subaru que d'un 3 cylindres typique, qui nous arrive aux oreilles.
Money
Aux termes du parcours mixte (ville, routes de campagnes, autoroute), l'ordinateur de bord affichait 5,7 l/100 km. Vraiment pas mal, même si on imagine qu'un 1.6 EcoBoost conduit avec bon sens aurait fait mieux. Dans la Focus, c'est plutôt sur des parcours empruntant majoritairement les nationales que le 1.0 EcoBoost tirera son épingle du jeu. Sinon, il risque de faire perdre en conso ce qu'il fait gagner en taxes et assurances.
Ford annonce déjà ce moteur dès les débuts du petit monospace B-Max, puis bientôt sur le C-Max (là, on a des doutes), mais nous sommes surtout impatients de le découvrir dans une Fiesta, qui avec le "vieux" 1.6 125 ch est déjà l'un des engins les plus fun du moment.