Essai: Ford Fiesta ST – Qui peut le plus… peut encore plus !

On passera rapidement sur les attributs visuels de cette nouvelle Fiesta ST. La ligne est virilisée par des boucliers élargis, une calandre en nid d’abeille et des jantes de 18 pouces spécifiques. Sans l’extravagance de ses grandes sœurs Focus ST (et RS), la citadine affiche une sportivité de bon aloi. Et les papas/mamans pressé(e)s seront ravis d’apprendre que le nouveau modèle se décline enfin en cinq portes ! A bord, le volant à méplat surpiqué, les baquets Recaro et le pédalier en alu assurent la dynamisation.

Trois cylindres

Mais ce sont surtout les entrailles de l’auto qui impressionnent. La Fiesta ST troque le 1.6l de l’ancienne génération pour un tout nouveau moteur 1.5l Ecoboost de… 200 chevaux ! Soit autant que la précédente série spéciale ST200. Ce moteur trois cylindres est équipé d’un système de désactivation de l’un d’eux en cas de faible sollicitation, une première sur un «trois pattes». Et un filtre à particule place ce moteur parmi les plus propres du segment, sans faire gonfler la consommation, établie à 4,9l/100km en cycle NEDC. Ce ne sont là que deux brefs exemples de révolution technologique qu’embarque le nouveau modèle. Si l’ancienne Fiesta ST était plutôt «brute de décoffrage», la nouvelle se fait nettement plus distinguée, notamment par l’adoption d’un châssis adaptatif doté de plusieurs modes de conduite et d’un Launch Control lui permettant d’accrocher les 100 km/h en 6,5 secondes !

Hargneuse petit chose

En attendant un essai plus complet, c’est sur la piste d’essai du centre Ford de Lommel en Belgique que nous avons pu effectuer un premier roulage avec cette Fiesta ST. Quelques tours qui avaient un goût de trop peu tant on prend son pied au volant ! En mode normal, la bombinette enquille déjà les courbes avec une célérité décontenançante. Il faut dire que tout a été mis en œuvre en ce sens : que ce soit les pneus Michelin Pilot Super Sport spécifiquement développés, ou le Torque Vectoring, qui permet de freiner la roue à l’intérieur du virage pour appuyer le pivotement de l’auto. Mais c’est en modes Sport, et plus encore Race que la bombinette déploie tous ses talents.

Dans cette dernière configuration, la Fiesta prouve qu’elle n’a pas besoin de ses attributs électroniques pour faire preuve d’une stabilité et d’une motricité (sur sol sec en tout cas) à toute épreuve, ce qui n’était pas nécessairement le cas de la précédente. Les limites d’adhérence sont lointaines, et l’auto enroule joyeusement les courbes. Il faudra vraiment forcer le trait pour provoquer un décrochage de l’arrière train, recadré du bout des doigts par la direction ultra précise qui commande un train avant n’ayant rien perdu de son tranchant.

Plus adulte

Le retour vers la voie des stands, à un rythme plus sage, nous permet de prendre conscience de l’amortissement bien plus conciliant que par le passé, sans que la prise de roulis n’en pâtisse. La Fiesta ST semble donc bien plus polyvalente qu’auparavant, sans pour autant avoir perdu son côté «boule de nerfs». Et ça, ça devient rare ! Et ce qui est rare est cher ? Même pas : 23.000€ dans le cas présent.