La nouvelle 850 le faisait déjà bien ressentir, et la nouvelle Z4 ne fait que le confirmer: le "Freude am Fahren", autrement dit le plaisir de conduire, est de retour chez Béhemme. La question est: cet aspect a-t-il autant d'importance pour le constructeur qu'avant?
Personnellement, nous en avons bien l'impression. Ces derniers temps, les BMW étaient devenues des voitures dont le caractère était pratiquement interchangeable avec celui d'une Mercedes ou d'une Audi. Alors que dans le passé, nous nous serions battus pour obtenir les clés d'une Série 3, il s'avérait depuis quelques années que les BMW nous laissaient totalement indifférent.
Chez le constructeur, on admet sans détours que ce credo historique de la marque avait été relégué à l'arrière-plan ces derniers temps. "Mais nous avons revu notre copie et remis le plaisir au sommet de nos priorités", dit-on chez BMW. Bonne nouvelle donc, du moins pour ceux qui accordent encore de l'importance au plaisir de conduire.
Par envie
"Non, ce n'est pas une voiture dont on a vraiment besoin", déclare le responsable produit Andreas Ederer. "C'est plutôt une voiture qu'on va avoir envie de s'offrir". Mais si on regarde la lignée Z4, pas sûr que le look gentil et clinique de celle-ci puisse susciter le même coup de foudre. Les proportions sont très réussies, ça oui. Par rapport à la précédente génération, la nouvelle Z4 est 8,5 cm plus longue (4,3 m), 7,4 cm plus large (1,86 m) et un peu plus haute. L'empattement a été raccourci, tandis que les voies ont été élargies. Et ces deux dernières données démontrent que le dynamisme a été important lors de la conception.
La BMW Z4 est un roadster classique, moteur à l'avant, transmission à l'arrière. Un moteur toutefois repoussé un peu plus vers l'arrière, ce qui permet d'obtenir une répartition des masses idéales de 50/50. BMW ne proposera la voiture qu'en version décapotable, et le toit rigide de la précédente génération cède sa place à une capote souple qui s'escamote bien plus vite (10 secondes, décapotage possible jusqu'à 50 km/h), et laisse un coffre plus généreux.
M40i
BMW propose deux "versions de base" équipées du 4 cylindres essence turbo 2 litres: la sDrive 20i de 197 ch, et la sDrive 30i de 258 ch. Mais aux essais, le constructeur n'avait emmené que des M40i, la version la plus sportive de la gamme, dont le 6-en-ligne 3 litres turbo envoie 340 ch et 500 Nm via une boîte auto 8 rapports, pour un 0-100 tué en 4,6 secondes. Actuellement, une Z4M ne semble pas être envisagée, mais les amateurs de sensations ne seront néanmoins pas déçus. Car cette version M40i est déjà très généreuse en sensations, tant en ligne droite que dans les virages. Le seul point négatif est qu'avec plus de 1.600 kilos, la voiture est tout sauf un poids-plume. Dans ce domaine, les Z4 plus basiques devraient faire beaucoup mieux.
Dure
Grâce à tout ce que nous venons de décrire, on retrouve dans la nouvelle Z4 un sentiment qui avait trop longtemps disparu des BMW: celui que le conducteur est important. Et on s'en rend compte dès qu'on se montre un peu "bourrin" avec la pédale des gaz. La Z4 réagit très vivement aux imperfections de la route, il vaut donc mieux faire preuve de jugeotte lorsqu'on se jette avec enthousiasme à l'attaque d'un virage. Le prix à payer, c'est celui du confort. La nouvelle Z4 est en effet particulièrement dure, surtout lorsqu'elle est chaussée de grandes jantes et de pneus à profil bas. Mais on ne lui reprochera certainement pas d'opter plus résolument que jamais pour une orientation sportive.
Tant ce plaisir de conduite n'est évidemment pas gratuit. Le prix de base d'une M40i est de 67.650€. Plus "raisonnable", le prix d'attaque de la sDrive 20i est de 48.650€, et il faut compter 54.700€ pour la 30i.
BMW Z4 M40i |
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Moteur : 6-en-ligne turbo essence, 2.998 cc |
340 ch de 5.500 à 6.500 t/min |
500 Nm à 1.600 – 4.500 t/min |
0-100 km/h : 4,6 secondes |
Pointe : 250 km/h |
Conso: 7,1 l/100 km (NEDC corrélé) |
Moyenne de l'essai : 12,3 l/100 km |
CO2 : 162 g/km |
Prix : 67.650€ |