Avec la Gran Coupé, BMW fait la chasse à la Mercedes CLS. Tout comme Audi avec l'A7 Sportback, le munichois tenait à avoir un coupé 4 portes très haut de gamme au catalogue, puisque la formule avait clairement fait le succès de la CLS.
Lignes plus rondes
Comparée à une CLS au design plutôt affûté, la BMW Série 6 Gran Coupé affiche des lignes plus rondes. Plus sportives aussi, mais un peu moins élégantes que celles de la Mercedes. On ne peut par ailleurs s'empêcher de penser qu'il y a déjà un "vrai" coupé Série 6 mais n'empêche, BMW a réussi à concocter un coupé 4 portes réellement convaincant. Et ce qui ne gâche rien, c'est que le constructeur a fait en sorte de doter les places arrière d'une habitabilité très satisfaisante, allant jusqu'à découper le ciel de toit. Clairement, le temps où on se tenait à l'arrière d'une BMW avec la tête de biais appartient définitivement au passé.
Et pour la mécanique, alors? On attend normalement d'une BMW qu'elle soit plus une "Driver's Car" que ne l'est une Mercedes. Et dans ce domaine, BMW tend à s'égarer pour cause de double politique. En effet, grâce à son châssis réglable (Adaptive Drive, 2.380€), la voiture peut être aussi extrêmement confortable qu'extrêmement sportive. Hélas, elle n'est vraiment enthousiasmante ni dans un cas, ni dans l'autre. En mode Confort, la Gran Coupé doit s'incliner devant la Mercedes CLS. Et pour ce qui est du sport, elle traine malheureusement un embonpoint trop important, et c'est surtout sur un tracé sinueux qu'on le ressent.
Super sprinteuse
Cela étant, difficile de se plaindre du moteur. BMW ne propose qu'un diesel, à savoir la 640d, dont le 6 cylindres en ligne de 3.0 litres lâche 313 ch et un couple énorme de 630 Nm, envoyé au sol via une boîte auto 8 rapports. Le moteur a tant de muscle que même avec la transmission intégrale, il est possible de se retrouver dans l'embarras sur route humide. Sur sec par contre, elle bondit comme une furie et le xDrive lui permet d'être un dixième de seconde plus rapide au 0-100 (5,2 secondes) qu'une 640i. Malgré le surpoids représenté par la transmission intégrale, elle est même plus rapide qu'une 640d deux roues motrices. Comme nous le disions, il y a beaucoup, beaucoup de muscle. BMW annonce une moyenne de 5,6 l/100 km pour 158 gCO2/km. Durant l'essai, nous avons tourné autour des 8 litres.
D'après nous, l'écart de 3.000€ entre une Gran Coupé XDrive et une version propulsion est largement justifié, d'autant que le xDrive favorise les roues postérieures. Mais bon, une facture de 92.500€ est tout de même difficile à avaler.
Bang&Olufsen
Et ça peut grimper encore grimper, BMW ayant garni la liste d'options d'une série de bidules en tous genres. Nous avons par exemple adoré l'installation Hi-fi Bang&Olufsen, mais détesté l'erratique info-trafic en temps réel. La caméra infrarouge Night Vision, qui détecte des piétons dans l'obscurité, pourrait d'après nous être obligatoire sur toutes les voitures. Enfin nous accordons encore quelques points de bonus pour la surveillance de changement de bande, qui peut aller jusqu'à corriger la trajectoire si vous vous lancez dans une manouvre, de dépassement par exemple, en présence d'un autre véhicule dans l'angle mort.
Bref, il y a plein de raisons d'être impressionné par la BMW 640d Gran Coupé. Mais ses qualités routières n'en font pas partie. Dommage…