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Essai: Bentley Flying Spur – Le look de McCartney, l'âme de Keith Richards

La Conti GT ayant été renouvelée il y a quelques mois, il était normal que le tour de la Flying Spur vienne. Nous avons redécouvert une voiture pas si sage qu'elle n'en a l'air.

Et pour tout vous dire, c'est sans grandes attentes que nous sommes allés prendre les clés de cette majestueuse auto, ayant toujours à l'esprit la récente (et relative) déception que fut notre essai de la Mulsanne. Et c'est souvent quand on n'attend rien qu'on en ressort le plus conquis…

Continental Sportback

Bentley étant membre de la famille VW, et plus précisément chapeautée par Audi, nous nous permettons ce parallèle. Car la base technique de la Flying Spur à autant en commun avec celle de la Continental GT que celles des Audi A6 et A7 Sportback. Mais si les Sportback revêtent des habits de coupés 4 portes, ce n'est pas le cas de la Flying Spur qui assume ses formes de limousine. Et quelles formes! Sans avoir l'air d'y toucher, les designers ont réussi à donner à ce nouveau millésime infiniment plus de caractère que n'en avait la devancière. La face avant semble plus épurée malgré des traits presque similaires, mais c'est surtout le profil et la partie arrière, avec ces blocs optiques auquel on ne sait trop quel qualificatif adjoindre, qui transforment la perception qu'on a de la voiture. De trop sage et presqu'anonyme (aussi anonyme que puisse être une Bentley), elle devient racée, musclée. Associez cela avec les dimensions de la voiture (5,3 m de long, 1,97 de large, 1,48 de haut), et vous êtes en pleine tradition d'une marque, dont Enzo Ferrari disait qu'elle produisait les camions les plus rapides du Monde.

Faut-il vous préciser que l'habitacle est d'une opulence à la hauteur du blason? Sièges (pardon: fauteuils) de cuir matelassé, essence de bois précieux omniprésentes, moquette épaisse, espace royal aux places arrière au multiples réglages… On aurait presqu'envie de ne pas conduire. Presque.

Rock 'n Roll

Oui, presque. Car autant je confirme qu'il vaut mieux être conduit dans une Mulsanne que conduire une Mulsanne, autant je vous affirme que dès la première franche pression sur la pédale des gaz, Monsieur congédiera son chauffeur. Au bout de cette pédale, il y a le bien connu W12 suralimenté de 6.0 litres, qui lâche désormais la bagatelle de 626 ch et 800 Nm, contre 560 ch et 650 Nm pour la devancière. La différence est énorme, et elle l'aurait été plus encore si la Bentley n'avait conservé son poids de… 2.475 kg.

Mais qu'importe, car on sent au volant que tout le reste a été très largement amélioré. La rigidité de la caisse n'est pas encore au top, mais on ne le remarque que si l'on règle les suspensions pilotées en mode Sport. Ca doit être parfait sur circuit (avec une limousine de 2,5 tonnes? Euh…). On laisse donc en mode intermédiaire (le mode Confort n'est pas particulièrement impressionnant) et c'est juste ce qu'il faut pour cravacher la voiture. En tout cas sur un parcours pas trop sinueux. Car en fait, les accélérations sont si ébouriffantes qu'on atteint vite des vitesses que les freins ont du mal à gérer au moment de (beaucoup) ralentir pour négocier un virage. Bien sûr la Bentley, malgré son âme sportive et le palmarès de la marque, n'est pas une voiture de sport. Mais elle donne vraiment envie d'y aller. Et si on s'accommode avec grâce d'une direction très "limousine de haut standing", on regrette ce manque de mordant des freins. Une option carbone-céramique, peut-être?

Dream Garage

Emporté par mon enthousiasme, j'oublie de préciser qu'en conduite coulée et en ville, la Flying Spur est d'une grande suavité. Et même si, en Bentley qui se respecte, sa finition imparfaite par tradition laisse échapper quelques petits bruits parasites (mais rien d'aussi obsédant que dans ma Mulsanne d'essai), elle a gagné sa place juste à côté – juste en-dessous – de la Rolls Royce Ghost dans le garage de mes rêves.

La Bentley Flying Spur démarre à quelques 180.000€ mais bien sûr, The Sky Is The Limit.

Prêt pour la prochaine étape

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