Le Q7 de première génération n'a jamais eu droit à sa version S. Cela dit, il y eu tout de même la démentielle version V12 TDI, qui envoyait 900 Nm dans le sol via la transmission Quattro.
Le V8 TDI flambant neuf du SQ7 en envoie tout autant, mais en se montrant un peu plus "vert". Si on roule tranquille, il se contentera de 9 l/100 km en moyenne. Mais quand on écrase la pédale de droite, ce Q7 superlatif peut tuer le 0-100 en 4,8 secondes, grâce au gavage de deux turbos et, grande nouveauté dans le microcosme automobile, d'un compresseur électrique dont la mission est de nous faire définitivement oublier la latence du turbo.
Très fort
Outre par son moteur biturbo, le SQ7 se distingue encore par d'autres choses. Par exemple, il est le premier véhicule Audi à embarquer, en plus de sa batterie 12 volts classique, une batterie 48 volts chargée d'alimenter le compresseur électrique. Le voltage restant est utilisé par le système antiroulis actif, qui garde en effet ce gros bébé remarquablement à plat dans les virages. Autre particularité, le recalibrage des quatre roues directionnelles, garantissant à cet engin de 2,2 tonnes un comportement athlétique, même lorsqu'on se met à la recherche des limites. C'est du moins le cas lorsque le Driving Pack à différentiel sportif Quattro équipe le SQ7.
Toujours confortable
Pour rester maître de tout ce poids, Audi propose à nouveau des freins carbone-céramique. C'est évidemment une option terriblement coûteuse, mais qui permet au SQ7 de freiner aussi fort qu'il accélère. C’est-à-dire très, très fort. Dès 1.000 tours, le V8 volontiers musical commence à montrer ce qu'il a dans le ventre et ne s'arrête de le faire que lorsqu'il atteint le rupteur à plus de 5.000 tours. Entre les deux, le décor défile à une vitesse étourdissante, quoiqu'on ne se rende pas compte tout de suite qu'on a presque fait un tour complet du compteur de vitesse digital. Question confort, le SQ7 ne cède rien aux autres variantes plus classiques, même s'il est chaussé de la monte la plus sportive de 22''. Et lorsque vous en avez un peu marre d'entendre ce son artificiel du V8 distribué par le système audio, passez en mode confort. Il disparaîtra en même temps que tout se mettra à fonctionner de manière douce et légère.
Dilemme rationnel
On peut évidemment douter qu'une telle débauche de puissance soit nécessaire à quiconque. Et on ne peut déjà pas dire que n'importe quel Q7, même de base, soit du genre lent. Et en plus, le modèle a perdu énormément de poids par rapport à son devancier. Le SQ7 est certes un peu moins léger en raison de la longue liste de nouvelles technologies qu'il embarque, mais il parvient parfaitement à le cacher. Au volant, jamais on n'a l'impression d'être aux commandes de 2,4 tonnes de métal. Mieux encore : ses quatre roues directrices le rendent incroyablement vif et agile, ce qui est déjà une performance en soi. Ajoutez à ce portrait les valeurs traditionnelles d'Audi, comme un intérieur élégant et une qualité de finition irréprochable, et vous obtiendrez un véhicule 7 places comme il n'y en a pas deux. Bien entendu, tout cela a un prix, et non des moindres : quelques 90.000€ de base, donc sans les coûteuses options que sont par exemple le Drive Pack (avec stabilisateurs et différentiel sport pilotés électroniquement), les magnifiques sièges sport ou le tout gros système de freinage.
La meilleure Audi de 2016
Et puis il reste LA question : où diable est l'utilité d'un SUV de 2,4 tonnes piqué aux stéroïdes ? La réponse est assez évidente : il est la démonstration de ce qu'Audi peut faire de mieux à tous points de vue en cet an de grâce 2016. Et le fait que l'on puisse en faire profiter jusqu'à 7 personnes est un plus. Il n'empêche qu'un SUV qui a pris du speed sera toujours une sorte d'éléphant surentraîné. Quelque chose de plus petit – un SQ5 par exemple – fera tout à peu près aussi bien, sans vous le faire payer aussi cher. Mais alors, Audi serait privé d'un nouveau vaisseau amiral. Car c'est bien cela la raison d'être du SQ7.
