Essai: Audi SQ5 – A la pompe verte

Chez nous, la première génération du SQ5 n'était disponible qu'avec un TDI plutôt balaise. Un choix assez atypique, mais dont le moteur débordant de rage et de couple avait réussi à conquérir bien des cœurs. A cette époque, Audi produisait déjà un SQ5 essence, mais avait choisi de ne pas le distribuer dans notre Europe si dieselisée. Aujourd'hui, et pour des raisons évidentes, il en va tout autrement, et c'est pourquoi le nouveau SQ5 ne débutera sa carrière qu'en version essence turbo. Sous le capot, un 6 cylindres délivrant 500 Nm, largement de quoi catapulter le nouveau crossover de 0 à 100 en 5,4 secondes.

Sound Engeneering

Le nouveau SQ5 ne réserve aucune surprise majeure. On connait le Q5 qui sert de base depuis son lancement l'année dernière, et on connait aussi son moteur, qu'il partage avec les S4 et S5 Sportback/Coupé. Les ingénieurs ont évidemment adaptés le groupe motopropulseur à un usage SUV, en ajoutant par exemple un discret programme Off-Road. Suspensions et amortisseurs sont bien sûr spécifiques à cette version. Par contre, la configuration 48 volts, ainsi que le compresseur électrique et les barres stabilisatrices actives qu'elle soutient dans le SQ7, brillent ici par leur absence. A terme, le V6 3.0 à turbo twin-scroll sera équipé d'une hybridation légère, mais plus à des fins écologiques que pour le rendre plus performant encore. Enfin, des bruits de couloirs évoquent bel et bien un SQ5 TDI.

Mais sachez que malgré ses 1.900 kg, ce SUV essence est déjà bien assez rapide. Le couple maxi arrive dès 1.350 tours, et la boîte auto 8 fait un excellent travail pour assurer une belle vivacité à la voiture. On peut choisir parmi une foule de modes de conduite via le Drive Selector bien connu, dont un mode Individual qui permet de tout paramétrer selon ses goûts. La seule chose qui ne nous convainc pas vraiment, c'est ce qu'on appelle le "Sound Engeneering". Autrement dit, l'art de donner artificiellement à un 6 cylindres le son d'un V8. C'est à la fois exagéré, et pas du tout authentique. Mais à part cela, le moteur est très brillant, au point qu'on se laissera aller à enchaîner les rapports pour se retrouver avec une moyenne de 15 l/100 km, voire plus.

Propre

Economique, le nouveau SQ5 ne l'est donc pas, mais il est pourtant plus propre qu'avec le gros diesel de jadis. Là où la nouvelle version est comparable à l'ancienne, c'est dans sa façon de toujours négocier les virages avec une stabilité d'assiette bluffante pour un engin haut sur pattes, et d'offrir un bon confort à quatre adultes. Les suspensions sont étonnamment conciliantes pour une Audi S, mais soulignons tout de même que toutes nos voitures d'essai étaient équipées des amortisseurs pneumatiques optionnels. En série, on a droit à une suspension "métallique" pilotée, qui ne démérite pas mais filtre moins bien les grosses irrégularités de la route qui sont transmises dans la cabine magnifiquement finie.

Et combien, pour tous ces plaisirs? Au-moins 75.000€, et il reste à prévoir un bon budget options. Ce qui nous égare un peu quant à la clientèle visée par le SQ5. Les conducteurs de S4 ayant des problèmes de dos, peut-être? Ou les indépendants, sachant que le véhicule est proposé par l'usine en version utilitaire léger? Quoi qu'il en soit, on peut déjà dire avec certitude que la clientèle sera relativement limitée...