Pour ce qui est de la combinaison transmission avant et boîte Multitronic, il faut y réfléchir un peu plus longuement. Très belle à regarder, superbe à occuper, mais moins convaincante à conduire. C'est en quelques mots la conclusion qui s'impose à nous après l'essai de l'Audi A7 Sportback 3.0 TDI (204 ch) à boîte à variation continue Multitronic.
Manœuvrer
C'est principalement cette boîte Multitronic que nous montrons du doigt. Lorsqu'il faut accélérer soudainement – pour une manœuvre de dépassement par exemple, la pression du pied droit a pour effet de faire crier le moteur, sans que cela se ressente vraiment en gain de vitesse. Au démarrage, c'est le contraire. La boîte ne semble pas préoccupée par un envoi en douceur de la puissance aux roues avant. Bref, c'est tout ou rien. Ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses, lorsque 400 Nm déboulent d'un seul coup, et que vous tentez une petite marche arrière de parking entre deux voitures… Sur papier, la voiture semble pourtant très rapide: 0-100 en 7,4 secondes et 235 km/h en pointe. Mais la plus lourde version 3.0 TDI Quattro boîte DSG arrive à 100 km/h en 0,2 secondes de moins.
Poids
Un autre problème se manifeste au niveau de la tenue de route. Dans la plupart des cas, la voiture négocie les courbes avec assurance, comme on est en droit de l'attendre d'une Audi de ce prix. Mais voilà, les choses sont bien différentes lorsque des irrégularités apparaissent sur le revêtement dans les virages. Ceux qui adoptent un style de conduite un peu plus enthousiaste s'apercevront vite que les suspensions perdent subitement le contrôle des mouvements de caisse. Cela se manifeste par de violentes oscillations de la carrosserie. Inacceptable dans une Audi facturée plus de 60 000€, de surcroît équipée de suspensions pilotées qui évitent en principe ce genre de désagrément.
La cause? Principalement le poids. Avec une masse à vide de 1 770 kg, une A7 Sportback est plus lourde qu'une Mercedes CLS350 CDI, qui avec 1.742 kg n'est déjà pas une ballerine. Une différence non négligeable, surtout de la part d'Audi qui base beaucoup sa réputation sur sa maîtrise de l'aluminium, matériaux léger s'il en est. Il serait donc grand temps de commencer une diète, et il faut dire que cette préoccupation a déjà commencé à gagner les gens d'Ingolstadt. Nous vous reparlerons bientôt de la prochaine étape du programme d'amaigrissement Audi.
Mais revenons-en à l'A7 Sportback. Esthétiquement et en terme de concept, elle représente un complément intéressant à la gamme Audi. Mais il lui manque le look et le feeling qui avait fait de la première Mercedes CLS un énorme succès. Et quoi qu'il en soit, nous déconseillons de la choisir avec boîte Multitronic.
Economique
Economique, elle l'est. L'ordinateur de bord se stabilise facilement à 5,9 l/100 km sur parcours mixte, grâce entre-autres au Stop/Start. Un chiffre pas si éloigné des 5,3 l/100 km annoncés par Audi (CO2: 139 g/km). Et il faut être honnête: c'est un résultat bluffant pour une voiture si lourde et son gros 6 cylindres. Ce sera donc sur autoroute que la voiture sera le plus à l'aise, et que l'on profitera le mieux de son environnement luxueux. Par ailleurs, sa porte de coffre Hatchback est particulièrement pratique et offre un accès aisé au coffre généreux (535-1.390 litres).
Pour cette A7, Audi vous demandera 55 900€. Ce n'est pas rien, mais c'est une bonne affaire comparée à la CLS 250 CDI (4 cylindres, 2.1, 204 ch), facturée quelques 10 000€ de plus. Une CLS 350 CDI (V6 3.0, 265 ch) coûte carrément 66 300€. D'accord, la CLS offre une pointe de personnalité en plus. Mais depuis quand une pointe coûte-t-elle 10 000€?
