A couper le souffle. Les clients fortunés devront encore attendre jusqu'à l'automne avant de pouvoir constater de quel bois se chauffe leur belle machine. Nous pouvons déjà les rassurer : les attentes sont plus que comblées par cette V12 Zagato. Comment le savons-nous ? Parce qu'il en existe deux prototypes et que nous avons pu en essayer un en configuration course, sur le Nürburgring.
Les genoux qui tremblent
Les gars de chez Aston ont pris soin de me répéter qu'il s'agissait là de l'un des deux seuls prototypes existants, et qu'ils devaient encore se rendre sur différents Salons, dont celui de Bruxelles. "Vous pouvez la cravacher, mais ramenez-là en un morceau, s'il vous plaît", fut la mise en garde assez flegmatique des Britons au moment où je m'harnachais à bord. Il en faudrait moins que ça pour faire monter la pression. Le prix d'une V12 Zagato de production est de quelques 375.000€. Quant aux protos, ils sont inestimables.
Bon, trop tard pour renoncer. M'en tenir aux conseils des ingénieurs me semble donc être la meilleure tactique pour éviter de ruiner la voiture… et ma carrière. Cet engin n'est pas un chien de concours mais bien un vrai bolide de compétition qui a rallié l'arrivée des dernières 24 Heures du Nürburgring. "Le meilleur test auquel nous pouvions soumettre la V12 Zagato", explique David King, Motorsport Director chez Aston Martin. "La voiture de course est très proche de la version de production mais a bien sûr subi les modifications nécessaires pour le circuit. Des arceaux, des suspensions plus fermes, des freinsplus puissants, un embrayage spécifique, un différentiel autobloquant et quelques spoilers supplémentaires sont les adaptations majeures de la voiture, qui tire par ailleurs plus de puissance de son 6.0 litres. A savoir 530 ch et 570 Nm. La boîte séquentielle 7 rapports à palettes au volant est par contre la même que celle de la V12 Vantage qui a servi de base technique. Enfin un Traction Control vient aider quelque peu le pilote.
Sauvage mais gérable
Compris ! D'une pression sur le bouton de démarreur, le V12 prend vie avec un grondement très… viril. Le démarrage s'effectue avec douceur, grâce à l'embrayage piloté électroniquement: d'une impulsion sur la palette de droite, on engage la première et une légère pression sur la pédale des gaz suffit à mettre la Zagato en mouvement. Et puis commence la fête.
Avec 530 bourrins sous le capot, le tempo est immédiatement assez haut et il faut une grande concentration pour garder la bête sur les bonnes traces. Mais tout s'effectue sans grande difficulté, même pour un pilote occasionnel. La Zagato fait preuve de beaucoup d'équilibre, si bien qu'on est à l'abri des surprises et qu'on peut monter le rythme en toute sécurité. Après quelques tours de prise en main, on peut même en toute confiance explorer les limites de cette GT sans prendre de gros risques.
Aussi impressionnants que la puissance, sont la tenue de route et la force de freinage. Plus d'une fois nous avons eu la sensation de freiner au panneau trop tard, alors qu'il y avait encore assez de réserve pour passer la courbe sans le moindre souci. Bref, cette Aston est un jouet extraordinaire pour celui qui peut se l'offrir.
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