Tout d'abord, nous n'allons pas trop nous attarder sur le design, à propos duquel tout a déjà été dit. Tout ce que nous avons envie d'ajouter, c'est ce que nous avons ressenti chaque jour de notre semaine d'essai, en marchant vers la petite voiture bleue: de la joie. Vraiment, cette Alpine a une aura folle. Elle n'est pas imposante, elle n'est pas outrancière, elle n'est pas aguicheuse, mais quel charme monstrueux elle dégage!
Ambiance parfaite
Si le simple fait de marcher vers l'Alpine peut déjà mettre en joie, ce n'est rien comparé au moment où on prend place au volant. Dès qu'on se laisse tomber – très bas – dans le baquet à dossier fixe, l'âme sportive de la voiture nous gagne immédiatement. Pourtant, l'habitacle n'a pas vraiment de facteur "waouw". Et c'est peut-être une des forces de l'Alpine. L'ambiance sportive ne repose sur aucun artifice particulier, juste sur la position d'assise, la fermeté du siège et l'impression que rien n'est là pour vous distraire de ce vous êtes supposé faire dans cette voiture: conduire.
Sensations directes
Une pression sur le bouton rouge qui lance le moteur, et bien que là, dans votre dos, il n'y ait qu'un simple 4 cylindres 1.8, c'est suffisant pour un bon frisson. Car l'échappement est évidemment travaillé pour que le son soit à la hauteur du reste de la voiture.
Un autre bouton pour placer la boîte auto double-embrayage 7 rapports en D, et c'est parti. J'ai roulé 10 mètres, et je sais déjà que l'Alpine est fabuleuse. La direction: directe, précise, pas un demi-tour de volant de trop. La réponse des gaz: parfaitement calibrée, qu'on choisisse un mode de conduite normal ou un plus sportif. La boîte? Là, c'est la grosse surprise. Car la double-embrayage Renault est souvent décevante. De l'avis général, elle a par exemple tué le caractère de la Clio RS. Mais ici, elle est presque parfaite.
L'autre bonne surprise est que contrairement à une Lotus Elise ou une Alfa Romeo 4C par exemple, qui partagent le même concept de petit coupé épuré, l'Alpine est capable de se montrer vraiment confortable sur les routes du quotidien. Pas niveau Bentley bien sûr, mais loin de l'Anglaise et de l'Italienne, dont les amortisseurs semble être remplacés par des parpaings. Vous avez lu entre les lignes: cela signifie que dans cette catégorie, l'Alpine est moins "jouet du dimanche" que les autres. C'est une voiture avec laquelle on peut réellement vivre tous les jours.
Puis quand vient le moment de voir de quel bois se chauffe la Française, d'autres bonnes surprises arrivent. Comme le fait que les coupés ultra-light à moteur central peuvent parfois montrer des signes de sous-virage. Pas l'Alpine, ou alors il faut être très maladroit. Comme le fait aussi que cette boîte est décidément très à son avantage dans l'Alpine, et qu'on ne remarque aucune des hésitations qui nous ont encore récemment gâché le plaisir dans la Mégane RS. Comme le fait, enfin, que contrairement à ce qu'ont pu écrire certains, pour qui trop n'est pas assez, les 250 ch du moteur sont vraiment plus que suffisant dans cette petite bombe de 1.100 kilos.
En fait, je ne trouve pas mes mots pour vous dire le bonheur qu'est l'Alpine A110. Tout en elle est parfaitement en place. Ses dimensions, son look pas tapageur, sa sonorité expressive sans être théâtrale, son appétit pour tout ce qu'on peut appeler virage, son charisme, ses accélérations très franches mais pas terrifiantes, le fun qu'elle procure même en ville, en respectant les règles… Un petit bonheur au quotidien.
Trop chère, cette Alpine à quelques 55.000€? C'est bien sûr une somme qu'il faut pouvoir dépenser. Mais elle en vaut chaque centime.
Alpine A110 |
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Moteur : 4 cyl. turbo essence, 1.798cc |
252 ch à 6.000 t/min |
320 Nm de 2.000 à 5.000 t/min |
0-100 km/h : 4,9 secondes |
Pointe : 250 km/h |
Conso : 6,1 l/100 km |
CO2 : 141 g/km |
Prix : 54.700€ |