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Bentley Blower : Une Blower = 630 pièces

Une voiture normale actuelle compte quelques 30.000 éléments. Une Bentley Blower de 1929, seulement 630. On le sait aujourd'hui parce que Bentley les a entièrement digitalisées.

Comme d'autres marques avant elle, Bentley a à son tour des projets de "résurrection" d'anciens modèles. Le constructeur prévoit ainsi de construire 12 versions "Continuation" de sa Blower, nouvelles copies des Bentley "Team Blower" originelles qui écumaient les compétitions entre la fin des années 20 et le début des années 30. Ces voitures inscrites par le team privé du pilote Tim Birkin concouraient face aux Bentley d'usine. Leur particularité ? Les Blower disposaient d'un compresseur, tandis que les Bentley d'usine utilisaient plutôt un gros moteur atmosphérique.

La Bentley Blower est devenue un véritable mythe. Elle ne fut à l'époque produite qu'à 55 exemplaires, auxquels s'ajouteront donc bientôt 12 nouvelles copies. Pour construire ces nouvelles Blower, Bentley a démonté l'exemplaire qui est en sa possession, et l'a entièrement digitalisé. Chacune des 630 pièces composant la voiture a été passée au scanner 3D, pour être reproduite à l'identique. Il va sans dire que les 12 nouveaux exemplaires sont tous déjà vendus. Comme en 1929, les heureux acheteurs auront sous le pied un moteur 4 cylindres présenté comme un 4,5 litres, mais dont la capacité réelle est de 4.398cc. Grâce au compresseur, il délivre la puissance impressionnante de 240 ch à 4.500 t/min.

Birkin-Blower-Goes-Digital---6

Pas de victoires

On croit souvent que la Blower est une des Bentley les plus victorieuses de l'histoire, mais ce n'est qu'une légende. En réalité, les multiples succès au Mans des années 20 sont à mettre au compte des moteurs atmosphériques. D'ailleurs, lorsque W.O. Bentley entendit qu'on prévoyait d'adopter le compresseur pour augmenter la puissance, il s'indigna : "Ce serait la pire chose qu'une Bentley puisse subir", avait-il dit. Sauf qu'à l'époque déjà, il n'avait plus la moindre emprise sur sa marque, et c'est le financier Wolf Barnato qui donna son feu vert à l'opération Blower. En 1930, les voitures mordirent la poussière aux 24 Heures du Mans, et ça n'étonna guère Nobby Clarke, qui dirigeait alors le département course de Bentley : "Ces Blower mangent les bougies comme un âne mange du foin". Un point de vue officiel qui a son poids.

1930-R.H.-Nockolds-‘Birkin-Blower’-Pau

Prêt pour la prochaine étape

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