Il s'appelle Athanassios Tubidis et c'est le designer qui a imaginé cette surprenante BB1. L'homme était précédemment connu pour son travail chez BMWet Ducati. Pour la BB1, il a puisé dans l'histoire de Peugeot. “Ettore Bugatti avait déjà présenté à Peugeot un prototype de deux vélos accolés : le BP1. BB1 est une forme d'hommage. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est qu'il est fabriqué par la division scooter de Peugeot sur base d'un châssis tubulaire.”
Celui-ci est directement apparent à l'intérieur. A bord, on prend place sur une sorte de selle de scooter et le volant fait place à un guidon de moto. “BB1 offre un regard complètement neuf sur la mobilité”, explique Tubidis. “Il mesure 2,5 mètres, mais il peut véhiculer quatre personnes. En comparaison, la Smart (avec 2,7 mètres et 2 places, ndlr) ressemble à un dinosaure.”
Gadget
La BB1 se situe pile entre l'auto et la moto, ce qui en fait un peu un gadget. Elle est propulsée uniquement à l'électricité et se destine donc à un usage métropolitain. Les deux moteurs électriques prennent place dans les roues arrière, une technologie développée par Michelin. En théorie, une charge complète des batteries autorise une autonomie de 120 km. Les 20 chevaux disponibles n'en font pas un foudre de guerre, mais au vu de sa finalité il s'avère suffisant pour propulser la BB1 de 0 à 30 km/h en 2,8 sec et atteindre 90 km/h en pointe.
“Pour la ville, c'est amplement suffisant”, poursuit Tubidis. “Il doit avant tout pouvoir manoeuvre dans le trafic. Zigzaguer, en quelque sorte. Ce qui transparaît dans son design. La BB1 semble constamment en mouvement, même quand elle est à l'arrêt.”
Etonnement vaste
Autant la BB1 peut sembler farfelue vue de l'extérieur, autant son habitacle est innovant. On pénètre dans une gigantesque coupole de plexiglas. On s'installe comme au guidon d'un scooter, en se penchant vers l'avant pour attraper les poignées. Cette position particulière fait partie intégrante du concept. Mais elle n'occasionne aucune gène. En s'avançant, le conducteur augmente d'autant l'espace disponible pour le passager arrière – presque assis à l'extrémité de la BB1 – qui peut prendre ses aises. “Nous avons même testé cette place avec une personne mesurant 2,05 mètres”, raconte Tubidis. “Ellle nous a dit qu'elle n'avait jamais eu autant de place à bord d'une auto.” C'est bien là le sentiment général qui se dégage avec la BB1, celui d'être à bord d'un véhicule étonnement vaste.
Smartphone
Emmener la BB1 sur la route est une question d'habitude. Accélérer et freiner se fait comme avec un scooter. En tournant le guidon, on a l'impression qu'on va se pencher, mais la BB1 a bien quatre roues. Comme tous les véhicules électriques, elle surprend par ses accélérations énergiques. Il n'y a pas de compteur. Les infos s'afficheront sur un smartphone.
“C'est d'ailleurs la seule technologie qui n'est pas encore disponible”, s'amuse Tubidis. “Tout le reste est déjà sur le marché.” Peugeot mettra donc prochainement la BB1 en production. Il reste à savoir à quel point le produit final sera proche de ce concept. “Je peux vous assurer que nous veillerons à rester le plus fidèle possible à l'idée de départ”, affirme Tubidis.
La BB1 occuperait une place utile dans une mobilité toujours en question. Mais pour cela, il faudrait que les autorités trouvent une place à part à ce type de véhicule. Parce que si c'est juste pour les mettre en file dans la circulation...